L’épaisseur de cette couche varie selon l’espèce, l’âge et les périodes de reproduction et d’alimentation. Elle peut atteindre 50 % de la masse corporelle d’un individu à certains stades de sa vie. Chez le marsouin: 2 à 3 cm, le rorqual commun: 20 à 30 cm et la baleine boréale: jusqu’à 50 cm. Très vascularisée, cette couche graisseuse sous-cutanée régule la température interne de l’animal et la maintient à 37 °C. Elle facilite la locomotion en permettant une forme lisse, uniforme et hydrodynamique qui fait glisser le corps dans l’eau en diminuant la friction. Cette couche est constituée de cellules adipeuses qui se chargent et se déchargent selon les besoins énergétiques de l’animal. Elle sert aussi de réserve d’énergie en période de jeûne. Une mère, par exemple, peut passer plusieurs jours sans manger et se consacrer entièrement à l’allaitement de son veau.
Au cours du 18e et 19e siècle, les baleiniers récupéraient cette couche graisseuse et la faisaient cuire lentement pour obtenir une texture huileuse pour la combustion des lampes et pour en faire des savons et de la margarine. Aujourd’hui, les techniques modernes ont remplacé l’usage de cette couche par le pétrole, les huiles végétales et le gaz naturel. Les peuples Inuit consomment traditionnellement la couche de graisse des baleines, le muktuk. Elle leur apporte les vitamines D et C, essentielles, retrouvées surtout dans les agrumes qui ne peuvent pas croître sous des conditions arctiques. Les chercheurs prélèvent aussi des échantillons de la couche de gras, car elle est riche en information : habitudes alimentaires, adaptations environnementales, génétique, démographie et distribution de la population. Ils le font en prélevant des échantillons sur les carcasses et en réalisant des biopsies sur les animaux vivants.
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