Par Christine Gilliet

Au large de Boston, la voie maritime passe à travers un sanctuaire pour baleines. Depuis janvier 2008, le système de détection acoustique mis au point par le laboratoire Cornell et financé par les compagnies gazières signale la présence des cétacés aux navires gaziers qui doivent ralentir et les éviter. Un système de signalement commence à être testé sur les autres navires.

Dans le centre d’interprétation au cap Cod, Cape Cod National Seashore’s Province Lands Visitor Center, le public peut expérimenter sur un ordinateur le fonctionnement de ce système de détection en temps réel avec des cartes et des vidéos. Ce système est le premier à être mis en service dans le monde. Il a pu voir le jour grâce à un travail de partenariat entre les compagnies privées, le gouvernement fédéral et les scientifiques, tous préoccupés par les mortalités des baleines noires dues aux collisions avec les navires.

Les navires gaziers à l’écoute des baleines

Chaque année, environ 3 400 traversées sont effectuées par des navires commerciaux dans les voies maritimes qui traversent le sanctuaire, The Stellwagen Bank National Marine Sanctuary. Cette zone est fréquentée par des baleines noires de l’Atlantique Nord ou baleines franches, une espèce en voie de disparition estimée à seulement 400 individus. De plus, en 2007, deux plateformes gazières ont été installées tout près des limites du sanctuaire et de la voie maritime qui avait été reconfigurée pour minimiser les risques de collisions entre les cétacés et les navires.

Les compagnies gazières ont contribué au financement d’un système de détection acoustique de 10 bouées ancrées dans la voie maritime. Dans un rayon de cinq milles marins, chaque bouée enregistre la séquence particulière d’émissions sonores que les baleines noires produisent pour se rassembler. L’enregistrement est envoyé au laboratoire de l’Université Cornell où les experts vérifient bien qu’il s’agit bien de celui d’une baleine. Ces derniers signalent la présence de la baleine aux navires gaziers, des navires de gros tonnage évoluant à une vitesse de 18 nœuds, qui doivent ralentir à 10 nœuds et exercer une veille visuelle pour éviter une collision. Les baleines noires passent une grande partie de leur temps près de la surface. Elles sont lentes et peu réactives à la présence des navires.

Pour un système élargi aux autres navires

Le coordinateur scientifique du sanctuaire, David Wiley, espère mettre à profit ce système pour alerter tous les navires dans la zone. Avec la réglementation fédérale, les navires de plus de 300 tonneaux ou de plus de 150 passagers doivent utiliser un système émettant leur position toutes les deux secondes. Ainsi, les scientifiques peuvent les repérer quand ils sont proches des baleines et leur envoyer une alerte par un courriel ou un message radio. A titre expérimental, des iPads ont été distribués à dix navires empruntant de manière régulière la voie maritime pour qu’ils reçoivent l’alerte instantanément. Avec un retour positif de la part des capitaines, ce nouveau programme pourrait être mis en place.

En savoir plus

Actualité - 7/10/2010

Collaboration Spéciale

Articles recommandés

Meredith Sherrill : un exemple de ténacité pour travailler avec les baleines!

Pour travailler sur les baleines, son parcours s’est tracé entre la Californie, le Michigan, l'Écosse, pour finalement l'amener au Québec!…

|Actualité 7/3/2024

La réduction de vitesse en présence de baleines fait ses preuves

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi des limites de vitesse sont imposées dans certains secteurs de navigation? Une partie de la…

|Actualité 29/2/2024

L’encourageante histoire écologique de la baleine grise

Chacune à leur façon, toutes les espèces de notre planète doivent composer avec les conséquences de l’action humaine, traçant ainsi,…

|Actualité 22/2/2024