Qu’il s’agisse des groupes de dauphins à flancs blancs, perçants la surface par bons successifs, des petits rorquals montrant leurs ventres, ou du rorqual à bosse Siam jaillissant hors de l’eau, les mammifères marins sont partout dans les eaux du Saint-Laurent et ne se privent pas d’effectuer des manœuvres toutes plus impressionnantes les unes que les autres!

Dauphins, thons rouges et poissons-lunes

 Les dauphins ne passent jamais inaperçus avec leurs rayonnements de bleu, noir, gris, blanc et jaune défilant au-dessus de l’eau. Une passionnée des cétacés en a pris plein les yeux dans la baie de Gaspé. « Nous avons également observé tout un spectacle avec une pluie de fous de Bassan, entremêlée d’un groupe d’une quarantaine de dauphins à flancs blancs s’alimentant dans un banc de poissons. Des sauts synchronisés, les backflips, ils sautaient dans tous les sens offrant une scène unique. » Même si l’espèce vit généralement en groupes de trois à une cinquantaine d’individus, ils se retrouvent parfois en grands troupeaux de plusieurs centaines, voire des milliers de dauphins ensemble.

Petits rorquals, marsouins communs et un rorqual à bosse comptent aussi parmi les représentants de la faune marine. « Également, les thons rouges sont dorénavant en nombre, sautant entièrement à l’extérieur de l’eau,» décrit une naturaliste. « Et ce sont deux poissons-lunes que nous observons aussi depuis trois jours, se déplaçant avec leur nageoire faisant surface. L’un d’eux mesure au moins un mètre de diamètre, l’autre est plus petit. » À Baleines en direct, on rapporte aussi des observations de poissons!

Depuis Baie-des-Sables, des riverains et riveraines rapportent la présence de cinq bélugas circulant au large, de même que quelques petits rorquals.

Des ventres de petits rorquals

« Il y avait deux petits rorquals au quai des pilotes qui s’alimentaient et faisaient des manœuvres en surface, c’était tellement impressionnant! » La passionnée des mammifères marins, postée aux Escoumins pour une séance d’observation, en a vu de toutes les couleurs. « Ça alternait constamment entre dos noirs et ventres blancs (et roses), si bien que des gens pas très loin de nous – c’était sans doute la première fois qu’ils voyaient ça – pensaient que quand le petit rorqual montrait son ventre, c’était complètement une autre espèce de baleine. » Devant le Centre d’interprétation des mammifères marins à Tadoussac, un petit rorqual s’alimentait, au grand plaisir de ceux et celles qui étaient de passage. « Beaucoup de monde se posait aussi  la question aussi sur le blanc/rose qu’ils voyaient, mentionne une naturaliste. » Au même titre, le quai de Baie-Comeau était inondé de petits rorquals manœuvrant à la surface. Près des iles Mingan, une navigatrice a aussi aperçu un petit rorqual et son ventre, sans compter les marsouins et phoques gris.

Pour prendre de grosses bouchées, les rorquals possèdent plusieurs adaptations morphologiques, des fanons, une mâchoire non fusionnée, mais aussi des sillons, des muscles et des nerfs ventraux possédant une grande capacité d’extension. En s’alimentant à la surface, les petits rorquals engouffrent une grande quantité d’eau qui étire leurs sillons ventraux. Avec les différences de couleurs et leur comportement particulier, pas étonnant que certaines personnes se méprennent!

Un réveil matin baleinier

Il y a des matins dont on se souvient longtemps, surtout lorsque les cétacés sont impliqués. « Au petit matin, aux Escoumins, alors que je tentais de préparer mon café, le son d’un souffle est venu masquer celui des maringouins et m’a détournée de mon occupation; un rorqual à bosse en déplacement vers l’est passe tranquillement. Un second a fait demi-tour pendant sa séquence de respirations. J’ai pu les observer deux fois chacun, ils étaient autant à moitié éveillés que moi! » La joie de l’observation de baleines est une toute autre sorte de caféine!

Dans le parc marin du Saguenay—Saint-Laurent, il y a du mouvement sur les flots avec la présence de plus de 5 rorquals à bosse dans la dernière semaine et d’un rorqual commun, sans compter les marsouins communs et les phoques, toujours aussi nombreux.

« Toujours le fameux trio marsouins, petits rorquals et phoques gris entre Baie-Comeau et Franquelin, partage une résidente. Aussi, les sternes pierregarin sont bien installées depuis plus d’une semaine! »

Feu de forêt et baleines

Les vents ont poussé la fumée des feux de forêt qui font rage dans l’Ouest canadien vers nos côtes. À toutes choses malheur est bon, comme le dit l’expression Les couleurs du soleil et de la lune donnaient des paysages magnifiques! Mais la détérioration de la qualité de l’air peut-elle avoir un impact sur les baleines, qui viennent respirer à la surface?

Selon les scientifiques, même si peu de recherches sont disponibles, cette quantité inhabituelle de fumée affecterait peu les baleines. Les baleines ont un système respiratoire similaire à nous : elles respirent de manière consciente et font passer l’air de leur évent, l’équivalent de notre nez, jusqu’à leurs poumons. Lorsqu’elles viennent à la surface de l’eau, elles renouvellent environ 90% de leur air, contrairement à 10 à 15% chez les humains. Consulté en 2023 alors que les feux consumaient la forêt du Québec, Stéphane Lair, vétérinaire spécialiste en santé de la faune sauvage, avait mentionné que les concentrations de fumée émises par les feux ne seraient toutefois pas assez élevées pour avoir un impact sur les baleines.

Des rorquals bleus à Sept-Îles

« Quatre rorquals bleus, 2 rorquals à bosse, 3 petits rorquals, des centaines de marsouins et des fous de Bassan qui plongeaient », l’équipe du Centre d’éducation et de recherche de Sept-Îles (CERSI) n’a pas chômé avec toutes ces observations! À un moment, un marsouin et un fou de Bassan essayaient même de manger le même poisson. La présence de plusieurs rorquals communs ainsi que de deux requins-pèlerins est aussi rapportée.

Où sont les baleines cette semaine? La carte des observations

Ces données ont été rapportées par notre réseau d’observatrices et observateurs. Elles donnent une idée de la présence des baleines et ne représentent pas du tout la répartition réelle des baleines dans le Saint-Laurent. À utiliser pour le plaisir!

Cliquez sur les icônes de baleine ou de phoque pour découvrir l’espèce, le nombre d’individus, des informations supplémentaires ou des photos de l’observation. Pour agrandir la carte, cliquez sur l’icône du coin supérieur droit. La carte fonctionne bien sur Chrome et Firefox, mais pas aussi bien sur Safari.

Pour faire apparaitre la liste des observations, cliquez sur l’icône du coin supérieur gauche.

Merci aux collaborateurs et collaboratrices!

Merci aux observateurs et observatrices qui partagent avec nous leur amour pour les mammifères marins! Vos rencontres avec les cétacés et les pinnipèdes sont toujours un plaisir à lire et à découvrir.

Ce sont vos yeux, sur l’eau ou depuis la berge, qui permettent à cette rubrique de voir le jour.

Odélie Brouillette
Marie-Andrée Charleboix
Raymonde et Marcel Cousineau
Guylaine Côté
Thalia Cohen-Bacry
Laetitia Desbordes
Pierre-Soleil Dion
Félix Fontaine
Jade-Audrey Lavergne
Yael Medav
Élizabeth Melis
Diane Ostiguy
Chloé Pazart
Renaud Pintiaux
Pascal Pitre
Guillaume Savard
Christine Stadelmann
Andréanne Sylvain
Marielle Vanasse

Et à tous les autres!

Merci aussi aux équipes qui partagent leurs observations :

Centre d’éducation et de recherche de Sept-Îles (CERSI)
Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM)
Réseau d’observation des mammifères marins (ROMM)
Réseau québécois d’urgence pour les mammifères marins (RQUMM)
Station de recherche des Îles Mingan (MICS)

Vous souhaitez vous aussi partager vos observations?

Vous avez observé des mammifères marins dans le fleuve Saint-Laurent? Qu’il s’agisse d’un souffle au large ou de quelques phoques, écrivez-nous et envoyez-nous vos photos à [email protected]!

Observations de la semaine - 15/8/2024

Andréanne Forest

Andréanne Forest est rédactrice en chef de Baleines en direct depuis mai 2022. Après des études en environnement et en biologie, elle se tourne vers la communication scientifique dans l’objectif de rendre la science à la fois accessible et amusante. Andréanne souhaite mettre en lumière la démarche d’acquisition de connaissance tout en transmettant le désir d’apprendre.

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