Il s’agit de la première carcasse de béluga récupérée pour la saison 2022 dans le cadre du programme de récupération de carcasses, initié en 1983. Cette femelle adulte s’est échouée sur la rive nord du Saint-Laurent, au niveau de la municipalité des Escoumins. La bonne condition de la carcasse a permis son transport pour analyses approfondies. L’année dernière, 19 carcasses avaient été récupérées sur toute la saison sur les rives du Saint-Laurent.
Un travail d’équipe
Ce lundi 25 avril en fin de journée, une carcasse de béluga dérive le long de la côte des Escoumins. Les témoins, surpris, contactent immédiatement le Réseau d’urgence pour les mammifères marins (RQUMM) pour rapporter leur observation : la carcasse est brassée par les courants, mais se rapproche petit à petit de la côte. Un bénévole du RQUMM est alors contacté immédiatement pour aller documenter et sécuriser la carcasse si elle venait à s’échouer complètement. Après quelques minutes de va-et-vient, la carcasse se rapproche suffisamment pour être sécurisée par notre bénévole avec l’aide des citoyens habitant à proximité.
Le lendemain, l’équipe mobile du RQUMM se rend sur place pour documenter et échantillonner, et potentiellement récupérer l’animal si l’état de décomposition de la carcasse n’est pas trop avancé. Des employés de Parcs Canada au parc marin du Saguenay—Saint-Laurent viennent prêter main-forte à l’équipe du RQUMM sur les lieux. Après un échange téléphonique avec le vétérinaire de la faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe, Stéphane Lair, la décision est prise de remorquer l’animal jusqu’à l’institut afin d’effectuer une nécropsie.
Qui est cet individu?
Le béluga qui s’est échoué est une femelle adulte de 3,55 m. Les marques présentes sur son dos n’ont cependant pas permis son identification au sein du catalogue des bélugas connus par le GREMM.
Quelle est la cause de la mort?
«Chaque fois que l’on récupère une carcasse, c’est une nouvelle enquête qui commence», explique Robert Michaud, directeur scientifique du GREMM. Aucun indice externe ne permet de savoir de quoi ce béluga est mort. La carcasse a été échantillonnée sur place puis acheminée le mardi 26 avril à la faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe où elle a été nécropsiée le soir même. Les circonstances de la mort de l’animal sont encore inconnues; les résultats de la nécropsie, une fois toutes les analyses complétées seront disponibles ultérieurement.
Chaque année, entre 10 et 20 carcasses de bélugas sont retrouvées sur les rives du Saint-Laurent. Le suivi mis en place aide à dresser le portrait des mortalités de cette population en voie de disparition et permet de suivre l’évolution des causes de mortalité.
« Un gros merci aux témoins qui appellent pour rapporter la présence de carcasses. Grâce à eux, on peut récupérer de précieuses informations sur les causes de décès des bélugas, et ainsi mieux les protéger », précise Robert Michaud.
Si vous apercevez un mammifère marin mort ou en difficulté au Québec, un seul numéro à appeler : 1-877-722-5346.
Texte écrit en collaboration avec Soizic Percevault