On sait où H858, dite « Queen » et H879 ont passé leurs vacances! Les deux rorquals à bosse n’ont pas envoyé de cartes postales, mais la coloration unique de leur nageoire caudale a permis à des passionnés de baleines de les reconnaitre!
Ils ont été photographiés au large de la République dominicaine, le 28 février. Leur identification a été possible grâce à la collaboration des groupes dominicains de recherche sur les baleines. L’appariement a été fait entre des photographies prises cet automne par Renaud Pintiaux aux Escoumins et celles prises par Kim Beddall, de Whale Samana, cet hiver. Ce n’est pas la première fois que des rorquals à bosse du Saint-Laurent sont repérés dans les Caraïbes. L’année dernière, ce fut notamment le cas de H689, dite Aramis! Il avait été lui aussi repéré par le groupe Whale Samana. Pour ce qui est de H531, dite La Souffleuse, cet individu a plutôt été photographié aux iles Turques-et-Caïques.
Chaque année, les rorquals à bosse venant s’alimenter dans le Saint-Laurent partent pour la plupart en direction des Caraïbes à l’automne. Ils s’y accouplent et donnent naissance à leurs veaux, puis reviennent dans nos eaux avec la venue du printemps. Il n’est donc pas hors de l’ordinaire que certains rorquals à bosse connus dans nos catalogues soient identifiées, pendant l’hiver, lors de leurs « vacances » au sud. La plupart des rorquals à bosse du Saint-Laurent passeraient l’hiver en République dominicaine pour se reproduire et mettre bas.
Mais on a parfois des surprises! En 2020, l’individu H930, lui, s’est plutôt rendu en Guadeloupe. Habituellement, les rorquals à bosse vus en Guadeloupe privilégieraient les eaux de la Norvège ou de l’Islande pour s’alimenter en été. Qu’est-ce qui fait que H930 aime mieux le Saint-Laurent? Difficile à dire. Dans tous les cas, les rorquals à bosse semblent rester fidèles année après année à leur aire d’alimentation estivale, comme le témoigne le retour de H930 dans le Saint-Laurent en 2021.
En cette fin de mois de mars, Queen, H879 et leurs congénères ont probablement déjà entamé leur voyage de retour vers le Québec. Les premiers arrivants ne tarderont plus beaucoup à faire leur apparition!
Bélugas en vue!
Les bélugas, eux, sont déjà de retour dans l’estuaire! C’est au cours d’un vol de reconnaissance, cette semaine, qu’une spécialiste du service des glaces d’Environnement Canada aperçoit des taches blanches se déplacer entre les glaçons du Saint-Laurent. Depuis les airs, la spécialiste dénombre 12 individus au sein d’un groupe nageant entre Cap-à-l’Aigle et Cap-au-Saumon. Plus tard, ce sont deux groupes distincts comptant chacun cinq bélugas qui attirent son regard, l’un dans le secteur de Rimouski, l’autre près de Mont-Joli. Du côté des Bergeronnes, le directeur du GREMM, Robert Michaud, a lui aussi observé un petit groupe de canaris des mers depuis la terre ferme.
Des phoques sur les glaces
Les pinnipèdes ont aussi été présent cette semaine! En Gaspésie, une observatrice aperçoit quotidiennement des phoques communs, en action de nage et au repos, dans la baie de Gaspé et à Cap-des-Rosiers. Il en est de même pour les capitaines des Escoumins, qui aperçoivent régulièrement des pinnipèdes sortir leur petite tête noire de l’eau, non loin de la Station des Pilotes. «Des loups marins, on en a vu presque tous les jours cette semaine!», nous confie-t-on. À L’Anse-de-Roche, un phoque a aussi été aperçu se reposant sur les glaces du fjord.
Plus en aval, à Gallix, ce sont des phoques du Groenland qui se sont fait remarquer cette semaine. Jacques Gélineau, équipé d’un drone, est allé à la rencontre d’individus se prélassant au soleil sur des morceaux épars de glace blanche. Cependant, ils ne sont pas si nombreux. «Il y dix, vingt ans, il y en avait des centaines dans le coin à ce temps-ci de l’année. Mais ce n’est pas ce qu’on voit depuis quelques années», raconte le navigateur.
Vous avez vu un phoque ou une baleine?
Partagez avec nous votre observation et vos photos en nous écrivant à [email protected] ou sur notre page Facebook.