Si on évoque le chant des baleines, la plupart des gens auront en tête une longue mélopée harmonieuse, formée de motifs ascendants et descendants: ce sont les chants de cour des rorquals à bosse mâles, abondamment repris comme matériau musical. On n’entend pas ce type de chant dans le Saint-Laurent, car il s’agit d’une aire d’alimentation et non de reproduction pour le rorqual à bosse. Cette espèce, comme d’autres rorquals, utilise plutôt alors une variété de sons sociaux ou liés à l’alimentation, souvent des sons rythmés et de basse fréquence, pas ce qu’on pourrait appelé un « chant ». Le cachalot, lui, utilise des « clics », c’est-à-dire un sonar lui permettant de se repérer et de chasser ses proies. Ce système d’écholocation est aussi utilisé par les autres baleines à dents, comme le marsouin, les dauphins et le béluga. Par ailleurs, le béluga dispose d’un répertoire vocal impressionnant, évoquant une grande variété de sons familiers (gazouillis d’oiseaux, grincements de porte, claquements, ronflements, sifflement de bouilloire, etc.). On ne peut pas vraiment dire que les baleines « chantent » dans le Saint-Laurent, mais elles utilisent certainement les sons pour communiquer, chasser leurs proies et se repérer.