Les semaines se suivent et se ressemblent, et ce, partout dans le Saint-Laurent. Les rorquals sont bien présents, parfois observés en alimentation de surface, parfois bondissant complètement hors de l’eau, généralement en déplacement d’un point à un autre, en quête de nourriture.

L’équipe de la Station de recherche des îles Mingan (MICS) est sur le terrain dans la région de l’archipel des îles Mingan et a pu observer récemment une vingtaine de petits rorquals et près d’une dizaine de rorquals communs et autant de rorquals à bosse. En plus de ces grands rorquals, deux baleines noires de l’Atlantique Nord se trouvaient dans le détroit de Jacques Cartier le 7 juillet dernier, soit entre l’île d’Anticosti et la Côte-Nord. Il s’agit de la deuxième mention pour cette espèce cette année dans le Saint-Laurent. Les chercheurs de Pêches et Océans Canada en avaient repéré quatre dans la vallée de Shediac lors d’une mission en mer en juin dernier. Ce secteur, situé à l’est du Nouveau-Brunswick et au nord-ouest de l’Île-du-Prince-Édouard, est d’ailleurs un site d’intérêt en cours de réévaluation dans le cadre de l’élaboration d’un réseau d’aires marines protégées. Cette vallée est reconnue pour sa forte productivité en raison des courants circulaires qui se trouvent près de ses limites nord et sud.

Les chercheurs tentent de comprendre les migrations de cette espèce en voie de disparition. En effet, des observations aériennes ont permis de confirmer ces dernières années que de nombreuses baleines se retrouvent maintenant dans le golfe du Saint-Laurent quand pourtant, auparavant, les chercheurs répertoriaient une centaine d’observations par année dans la baie de Fundy. Depuis quatre ou cinq ans, elles sont en chute libre; à l’été 2015, seulement une dizaine de ces baleines ont été vues dans la baie. Dans le cadre du programme sur les espèces en péril, des chercheurs de l’Institut Maurice-Lamontagne à Mont-Joli ont mis sur pied un projet pour démystifier son retour dans le golfe du Saint-Laurent. On y a installé entre autres des instruments pour mesurer l’abondance de nourriture et les courants. La baleine noire est très sélective; elle se nourrit exclusivement de zooplancton, les copépodes, contrairement à d’autres baleines qui s’alimentent aussi de petits poissons. Les chercheurs soupçonnent que la présence de la baleine noire dans le golfe du Saint-Laurent soit liée à des courants favorables qui accumulent leur nourriture préférée en concentrations très denses à des sites particuliers à certaines périodes.

Les prochaines missions en mer et dans les airs effectuées par Pêches et Océans Canada se tiendront en août et septembre prochains.

Observations de la semaine - 8/7/2016

Josiane Cabana

Josiane Cabana a été directrice du Centre d’appels du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins de 2011 à 2018. Entre les cas de mammifères marins morts ou en difficulté auxquels elle répond, elle aime prendre le temps de sensibiliser les riverains aux menaces qui pèsent sur ces animaux. Biologiste de formation, elle s’implique au sein du GREMM depuis plus de 15 ans, toujours avec la même passion!

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