La Coalition Saint-Laurent publie un rapport de 78 pages sur le projet d’implantation d’une industrie pétrolière et gazière. Des groupes et communautés côtières appellent à prendre le temps d’étudier davantage le golfe et de manière indépendante, et à approfondir les consultations publiques.

La Coalition Saint-Laurent vient de publier un rapport (Golfe 101) sur la question de l’implantation d’une industrie pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent. Ce rapport fait état des connaissances actuelles sur le golfe et décrit les activités pétrolières en milieu marin. Au cœur des enjeux, il place les risques que représente le projet d’explorer et exploiter des hydrocarbures dans cette petite mer semi-fermée, autant du point de vue environnemental que socioéconomique. Pour la Coalition Saint-Laurent, les conditions ne sont pas en place pour permettre ces activités dans cet écosystème fragile et complexe, et elle réitère sa demande de moratoire sur l’ensemble du golfe.

« Le Golfe est l’une des dernières places sur la terre où aucune activité pétrolière extracôtière n’est en cours. Nous nous devons ainsi que pour les générations futures de protéger et de restaurer l’intégrité écologique de ce bel écosystème », déclare Jean-Patrick Toussaint, porte-parole de la Coalition.

Demandes des groupes et appel à l’action

Alors que débute la Semaine des océans, des groupes, notamment de pêcheurs, environnementalistes et Premières nations, ont demandé au gouvernement fédéral et aux gouvernements provinciaux qui bordent le golfe (Terre-Neuve-et-Labrador, Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard, Nouveau-Brunswick et du Québec) l’instauration de ce moratoire. Ils insistent pour qu’une commission d’examen indépendante pour l’ensemble du golfe soit réalisée et que des consultations publiques approfondies soient tenues pour évaluer si les activités pétrolières et gazières devraient être autorisées dans le golfe. Ces groupes appellent également les communautés et les citoyens à passer à l’action en appuyant ses demandes au gouvernement fédéral et aux gouvernements provinciaux.

« Comme récemment souligné dans le numéro de mai du National Geographic, le golfe est encore un écosystème abondant, riche et grouillant de vie. Il pourrait le demeurer si seulement nous prenions le temps et mettions les efforts nécessaires pour mieux en comprendre les complexités et le voir dans son ensemble plutôt que le diviser artificiellement en juridictions provinciales », a déclaré Ellie Reddin de la section de l’Île-du-Prince-Édouard de l’organisation Save Our Seas et Shores. Des espèces en péril, dont les rorquals bleus, bélugas, thon rouge, morue, se nourrissent, se reproduisent et élèvent leur progéniture dans les eaux du golfe. Les rives du golfe du Saint-Laurent attirent des millions de touristes chaque année et les pêches au homard, à l’anguille et au crabe des neiges représentent une source essentielle de revenus pour les communautés des cinq provinces.

Risques de déversement et accumulation de menaces

On peut lire dans le rapport que « les caractéristiques physiques et océanographiques du golfe (courants, couvert de glace en hiver, eau froide, etc.) compliqueraient grandement les opérations en cas de déversement de pétrole. Contrairement à d’autres provinces ou nations exploitant les hydrocarbures, telles que dans les Grands Bancs de Terre-Neuve (dans l’Atlantique) ou dans la mer de Norvège, un déversement dans le golfe aurait de fortes chances de demeurer captif ». Il cite ce que le Commissaire à l’environnement et au développement durable établit dans son rapport: « le Canada n’est pas prêt à faire face à une marée noire majeure ».

Matthew Abbott, coordonnateur du programme marin au Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick rappelle que « les eaux côtières de l’Atlantique du Canada font déjà face à un important stress dû aux changements climatiques, en particulier en raison de la hausse des températures et l’acidification des océans, pour ne pas mentionner le trafic pétrolier existant, le forage extracôtier à certains endroits ainsi qu’une foule d’autres menaces. Afin de favoriser la résilience des écosystèmes et de conserver les habitats critiques, il est essentiel que des régions relativement intactes, tel le golfe du Saint-Laurent, soient laissées à prospérer ».

Sources

Sur le site de la Coalition Saint-Laurent (le nouveau site est en construction):

Golfe 101 – Pétrole dans le golfe du Saint-Laurent : Faits, mythes et perspectives d’avenir

Sur le site de la Fondation David Suzuki :

Des groupes et Premières nations des cinq provinces exigent un arrêt des activités pétrolières et gazières dans le golfe du Saint-Laurent

Sur la page Facebook de la Coalition Saint-Laurent

Pour en savoir plus:

Sur le site de la Fondation David Suzuki:
Protégeons le golfe du Saint-Laurent des activités pétrolières! : appel à l’action

Sur le site de Radio-Canada:
Hydrocarbures dans le golfe : un moratoire interprovincial demandé

Sur le site de Baleines en direct:
Pétrole dans le golfe du Saint-Laurent (archives des Actualités d’ici et d’ailleurs)
Le Saint-Laurent des baleines

Actualité - 9/6/2014

Collaboration Spéciale

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