Les « beaux jours » sont commencés depuis le 20 mars avec l’équinoxe de printemps, lorsque jour et nuit ont des durées égales, et se termineront au solstice d’été quand le jour atteindra sa longueur maximale. Cette bourrasque printanière, soleil éblouissant et températures douces, a donné envie à plusieurs observateurs d’arpenter les rives du Saint-Laurent au cours de la dernière fin de semaine et de chercher des signes de vie au large… sur glace, en mer et dans les airs!
Le 21 mars au cap de Bon-Désir aux Bergeronnes, une centaine de phoques du Groenland sont rassemblés sur les glaces. Deux bélugas sont aussi aperçus. Un collaborateur filme la scène et nous raconte ce moment de « quiétude » dans son plus récent carnet de terrain. Et quoi de plus éloquent que l’arrivée des bernaches cravants pour annoncer le retour du printemps ? Cette petite bernache n’a pas la joue blanche de la bernache du Canada. La discrète marque blanche rayée de noir sur le cou de l’adulte la caractérise. Cet oiseau revient de la côte est des États-Unis et migrera vers l’Arctique où il nidifiera cet été.
L’embouchure du Saguenay est devenue le théâtre d’accumulation de glaces à la suite des opérations de déglaçage printanier du fjord. Ces opérations annuelles, réalisées par la Garde côtière canadienne, ont pour but de dégager de leurs glaces les rivières afin de prévenir les embâcles et les inondations. Le reste des eaux de l’estuaire sont généralement libres et le Service canadien des glaces prévoit que le portrait demeurera sensiblement le même prochainement.
Dans le golfe, la glace est plus présente et sa concentration et son épaisseur varient selon les secteurs. À Sainte-Thérèse-de-Gaspé, le rivage est toujours figé. « De la glace et encore de la glace », mentionne un résidant, « mais celle-ci n’est pas solide », précise-t-il. Un autre observateur rapporte la rumeur de deux rorquals à bosse près de la baie de Gaspé le 22 mars. L’équipe de Baleines en direct espère en apprendre davantage!
Un collaborateur de Cap-Chat profite du redoux pour mettre son kayak à l’eau et sillonner le labyrinthe glacé qui s’étend devant chez lui. « J’espérais entendre un souffle. Même celui d’un marsouin m’aurait satisfait !», écrit-il. Si aucun indice n’est vu ou entendu en mer cette journée-là, il y a tout de même de la vie dans les airs ! Canards colverts, harles couronnés, goélands marins et goélands arctiques, tous sont remarqués.
De l’autre côté du Saint-Laurent, à Port-Cartier, LE géant des géants est repéré le 18 mars: un rorqual bleu se trouve près des iles de Mai.
Et ce n’est qu’un début! À mesure que le printemps s’installera, le « trafic » des espèces migratrices s’amplifiera dans le Saint-Laurent!