Plus la semaine avance et plus les mentions de notre réseau de collaborateurs à travers le Québec nous parviennent. Tout comme l’observation de mammifères marins, écrire les Nouvelles du large requiert de la patience.
En cette fin novembre, deux petits rorquals animent la semaine de notre collaboratrice à Franquelin. Ils ne sont pas seuls. Plusieurs eiders à duvet s’y trouvent. Pour patauger dans les eaux froides, ces gros canards marins possèdent un plumage bien fourni. Leur duvet est d’ailleurs l’une des matières isolantes les plus efficaces que l’on connaisse. Il est utilisé entre autres dans la confection d’anoraks, de sacs de couchage et d’édredons. Pour ces oiseaux, en période de nidification, la femelle arrache le duvet de sa poitrine pour en tapisser le nid et protéger ainsi ses œufs.
Revenons aux petits rorquals. Quelques individus sont surpris dans la baie Sainte-Marguerite. On ne parle pas de la baie située dans le fiord du Saguenay, lieu de prédilection pour les bélugas l’été, mais plutôt la baie Sainte-Marguerite dans la région de Sept-Îles et connue pour accueillir de grands rorquals. Deux puissants souffles y sont d’ailleurs aperçus le 27 novembre.
Le 30 novembre, une partie de l’équipe du GREMM, depuis le Centre d’interprétation des mammifères marins à Tadoussac, repère une dizaine de bélugas à la hauteur des traversiers. L’observation est magnifique: leur blancheur contraste des eaux foncées du Saguenay et les hautes parois rocheuses derrière offrent un second plan saisissant. Un assistant de recherche ne perd pas une seconde et prend plusieurs photos. Toutefois, la distance empêche de reconnaitre qui ils sont. Quelques jours plus tôt, une pilote de navire marchand découvre aussi quatre bélugas au large de Cap au Saumon dans Charlevoix et des petits rorquals entre l’ile Rouge et le phare du haut-fond Prince.
Tout autour de la péninsule gaspésienne, les phoques sont observés. Des phoques du Groenland envahissent les eaux gelées de la baie de Gaspé et des phoques gris abondent entre Chandler et Newport. Des phoques communs, sur les rochers découverts à marée basse, adoptent la position caractéristique de la «banane» — tête et nageoires postérieures recourbées vers le haut — et sont visibles à divers endroits entre Mont-Joli et Saint-Fabien-sur-Mer au Bas-Saint-Laurent.