Les phoques partagent leur vie entre la mer et la terre. Excellents nageurs, ils pourchassent avec une grande aisance leurs proies sous l’eau. Ils ont le physique de l’emploi: corps fusiforme, pattes palmées, absence d’appendices externes. Sur terre ou sur la banquise, ils se reposent, se reproduisent et donnent naissance.
Cette semaine, des centaines de phoques du Groenland sont aperçus au large de Franquelin et de Sept-Îles et quelques individus sont surpris perchés sur des rochers aux Escoumins. Il est tout à fait normal de voir cette espèce en si grand nombre dans l’estuaire l’hiver. Ils arrivent à l’automne pour se nourrir dans le Saint-Laurent et y séjournent jusqu’au printemps, pour ensuite reprendre la route vers le Grand Nord. En février, ils quittent temporairement l’estuaire pour la mise bas qui se déroule sur la banquise au large des iles de la Madeleine. Ce n’est pas pour rien qu’une partie de leur nom latin, Pagophilus, signifie « qui aime la glace »!
Apnéistes d’expérience, les phoques du Groenland plongent généralement à 100 m de profondeur, mais sont capables d’atteindre 400 m et peuvent parcourir de grandes distances sous la glace afin de parvenir au prochain trou où respirer. Tout comme le sang des baleines, celui des phoques est riche en globules rouges, ces cellules qui transportent l’oxygène. Grâce à la myoglobine, une molécule semblable à l’hémoglobine qui transporte et stocke l’oxygène dans leurs muscles, ils peuvent effectuer de longues immersions.
Sur la rive nord de la péninsule gaspésienne, un collaborateur souligne l’absence de mammifères marins dans le secteur cette semaine, mais précise que « de la glace, il y en a à la grandeur de la mer ». Finalement, aux Escoumins, il ne s’agissait pas de morceaux de glace dérivant avec le courant, mais bien de huit bélugas en mouvement.