Cet article fait partie d’une série de portraits de gens impliqués de près ou de loin avec les baleines en Côte-Nord. Dans le cadre du projet de documentation de la Route des baleines du GREMM, partez à la rencontre de ces personnages colorés, qui définissent le visage de la région. Découvrez leurs récits qui vous ferons vivre ou revivre les histoires merveilleuses du fleuve Saint-Laurent et de ses géantes créatures marines!
Guy Côté est un des premiers guides à avoir travaillé pour Parcs Canada dans l’Archipel-de-Mingan. Vous aurez peut-être la chance de le suivre sur les iles!
Le havre, c’est chez lui. Les iles, son terrain de jeu depuis 40 ans!
Natif de la Côte-Nord, d’une mère de Tête-à-la-Baleine, un des villages accessibles seulement par bateau ou avion, Guy nous raconte un peu l’histoire de la Route des baleines, qui existe dans sa forme actuelle depuis une vingtaine d’années seulement. «Cette route aujourd’hui touristique nous fait faire un véritable voyage dans le temps», décrit le guide et historien.
«La Route des baleines est aussi une voie migratoire importante pour les mammifères, dont les humains profitèrent pendant très longtemps pour bénéficier de la mer à proximité».
«Parcourir la Route des baleines, c’est revoir ces baleines, ces phoques, qui font partie de notre culture, de notre histoire.» – Guy Côté
Une route migratoire et d’alimentation pour les animaux, certes, mais une route de commerce et d’approvisionnement importante pour les humains d’autrefois. «Les Basques et les Norvégiens venaient utiliser le banc rouge de Magpie (un haut fond au large) et les iles Mingan pour chasser les phoques et les baleines pour leur huile», explique Guy.
Guy nous rappelle que la viande de phoque était aussi une source de protéines importante pour les habitants de la côte. Sa grand-mère lui en préparait régulièrement dans la poêle pendant son enfance. Encore aujourd’hui, on retrouve la viande de phoque en conserve au marché Vigneault du coin.
«Parcourir la Route des baleines, c’est revoir ces baleines, ces phoques, qui font partie de notre culture, de notre histoire». Il nous parle qu’il est fréquent ici d’entendre les locaux dire qu’à tel quai, à telle heure, un «baleinot» (surnom affectueux donné aux baleines dans la région) viendra se montrer le bout du nez, comme un vieil ami qui rend visite, année après année.
«C’est surtout un écosystème qui vous attend».
Dans les iles, il est fréquent de voir des petits rorquals, des baleines à bosse, des phoques, des marsouins et même des requins-pèlerins, selon lui. Globicéphales, dauphins à flancs blancs, ou même épaulards rentrent également dans l’archipel des iles Mingan, qu’il témoigne comme des observations plus particulières.
Guy nous décrit un souvenir d’enfance sur le quai d’Havre-Saint-Pierre, où un petit rorqual se faisait poursuivre par un épaulard. Les épaulards visitent rarement les eaux du golfe à cette hauteur. C’est plus tard sur une expédition documentaire que Guy a la chance de filmer Jackknife et sa bande de quatre avec une équipe cinématographique. Les épaulards ont marqué la région dans les années 80 et l’imaginaire de l’enfant en lui.