Cet article fait partie d’une série de portraits de gens impliqués de près ou de loin avec les baleines en Côte-Nord. Dans le cadre du projet de documentation de la Route des baleines du GREMM, partez à la rencontre de ces personnages colorés, qui définissent le visage de la région. Découvrez leurs récits qui vous ferons vivre ou revivre les histoires merveilleuses du fleuve Saint-Laurent et de ses géantes créatures marines!
Professeure retraitée du cégep de Saint-Hyacinthe, Huguette Thibeault a enseigné l’écologie et les sciences naturelles pendant plus de 20 ans. Elle est présentement présidente de Science on stage, Canada. Elle observe les mammifères marins par passion durant toute l’année, lorsqu’elle visite ses filles à Baie-Comeau et à Rimouski, des deux côtés du Saint-Laurent. Le fleuve passionne cette scientifique!
L’éducation est pour elle un outil indispensable pour mieux comprendre l’environnement dans lequel nous vivons, pour mieux protéger notre milieu naturel.
Microbiologiste de formation, Huguette a passé d’innombrables heures devant son microscope à étudier les bactéries, en tant que chercheuse. Devant l’infiniment petit, Huguette dit que rien ne se compare à l’immensité des mammifères marins.
«L’environnement, on peut l’enseigner et l’étudier. Mais il n’y a rien comme le voir, le vivre. Être dehors, sur le terrain puis entendre le son d’un souffle de baleine, il n’y a rien de comparable.» – Huguette Thibeault
Comme professeure, Huguette a souvent utilisé comme lieu d’investigation le petit ruisseau qui s’écoule derrière le cégep de Saint-Hyacinthe, dans le cadre de son cours sur l’écologie d’eau douce. Elle faisait faire par ses étudiants, année après année, une évaluation de l’état de santé du ruisseau. Celui-ci étant en milieu agricole, toutes sortes de produits chimiques, pesticides et engrais s’y déversent. Ce ruisseau s’écoule dans la rivière Yamaska (affluent le plus pollué du Québec) puis se déverse à son tour dans le fleuve. Elle le décrit comme le phénomène du petit ruisseau jusqu’au grand fleuve. Ou comme Huguette le dit plus intimement: «de la Yamaska jusqu’aux bélugas»! En plus d’avoir marqué la conscience de plusieurs étudiants en étudiant l’écoulement du ruisseau, elle rappelle l’impact que nous avons sur notre écosystème et les mammifères marins, même si nous semblons parfois loin du fleuve et de ses habitants. «Les baleines sont en quelque sorte captives de ce qu’on leur offre comme milieu naturel», ajoute-t-elle.
«L’environnement, on peut l’enseigner et l’étudier. Mais il n’y a rien comme le voir, le vivre. Être dehors, sur le terrain puis entendre le son d’un souffle de baleine, il n’y a rien de comparable», dit-elle!
Adepte de camping sauvage, pour vivre sa nature «en temps réel» comme elle le dit, Huguette va camper aux Bergeronnes plusieurs fois par année. Elle décrit le lieu comme son paradis, où elle prend le temps de se reconnecter avec son environnement et de visiter les baleines avec beaucoup de proximité, même de la rive! Elle entend les cétacés respirer juste à côté d’elle!
Sa route des baleines, son «must», c’est de dormir au camping Paradis marin à flanc de rochers, devant le corridor des baleines. «Tu t’installes sur ta roche au lever du soleil et là, la baleine arrive, elle respire, juste à côté de toi. Ça me rappelle de respirer, moi aussi! C’est ma méditation, mon lavage de cerveau. S’offrir ça pour déconnecter, c’est magique et ça n’a pas de prix!», dit Huguette.