Le bateau de croisière Narval III des croisières Baie de Gaspé s’est accosté pour une dernière fois le 11 octobre. Ce n’est pourtant pas parce que les baleines manquent. «Il devait faire -5oC sur l’eau», témoigne le croisiériste qui n’a pas pu quitter la baie de Gaspé à cause des trop fortes vagues au large. N’empêche, trois rorquals communs auront agrémenté la dernière sortie. Au cours des derniers jours, les queues blanche et noire des rorquals à bosse tranchent avec les feuilles rouges flamboyantes des arbres d’automne. Pendant une heure, le 10 octobre, un rorqual à bosse s’élance dans les airs et s’écrase sur les flots, soulevant des vagues derrière lui. Des petits rorquals, des marsouins et des dauphins sont aussi observés.
À l’aurore du 11 octobre, une trentaine de souffles s’élèvent des flots entre l’anse au Griffon et le cap de Bon Ami, en Gaspésie, à environ 5 à 7 milles au large. «Je n’ai pas vu souvent d’aussi forte concentration dans le secteur, peut-être une autre fois cet été», affirme l’observateur qui a le privilège de voir cette abondance.
Du côté de Percé, les dos luisants des baleines semblent s’être éloignés des côtes. Des phoques gris et des phoques communs sont tout de même vus non loin du Rocher Percé.
À Tadoussac, la diversité des espèces présentes et la qualité des observations continuent de charmer les touristes et les personnes qui vivent à l’année le long des côtes. Le 10 octobre, la chef-naturaliste du GREMM monte à bord un navire de croisière pour donner une conférence. Elle est vite interrompue par deux rorquals communs qui se laissent observer en transparence. «On pouvait bien voir l’asymétrie des couleurs de la mâchoire», note-t-elle. Les rorquals communs ont en effet une tête à deux couleurs : le bas de la mâchoire gauche ainsi que les fanons de ce côté sont gris foncés, voire noirs tandis que du côté droit, mâchoire et fanons sont blancs. La fonction de cette coloration particulière soulève différentes hypothèses : l’asymétrie de couleur crée des contrastes et contribue au camouflage de l’animal ou pourrait permettre d’effrayer ou de désorienter les proies lorsque le rorqual commun pivote sur lui-même avant d’engouffrer.
Du côté des Bergeronnes, les téméraires osant le camping automnal sont récompensés par des observations de rorquals à bosse, de petits rorquals et de bélugas.
Le 10 octobre, des rorquals à bosse passent près du quai de Port-Cartier. «On voit leur queue et même parfois quelques sauts», témoigne notre observateur. Non loin de l’ile Grosse Boule, deux rorquals communs nagent paisiblement. Du côté de Pointe-aux-Anglais, un rorqual bleu est observé.