Marine Animal Response Society (MARS) – Nouvelle-Écosse, Canada
Peu importe où on se trouve sur la planète, les mammifères marins ont des alliés. Découvrez à travers une série de textes le travail colossal effectué par des passionnés pour venir en aide aux mammifères marins en difficulté. Pour ce premier texte, nous avons interrogé nos voisins de la Nouvelle-Écosse.
La Marine Animal Response Society (MARS) est une petite organisation dont le noyau est formé de quatre personnes. Bien sûr, quatre personnes ne sont pas assez pour répondre aux 400 à 600 appels reçus chaque année. MARS travaille avec l’aide de 60 à 100 bénévoles qui sont les yeux de l’organisme et aident les équipes de terrains lorsqu’elles ont besoin d’assistance.
Chaque année, c’est près de 200 cas qui sont traités. Parmi eux, on compte une majorité de jeunes phoques harcelés durant la saison de la mise bas, mais aussi un volume assez élevé de carcasses trouvées et d’animaux s’échouant vivants sur les plages, et ce, de façon probablement plus fréquente qu’en tout autre endroit dans le pays, mentionne Tonya Wimmer, directrice générale de la MARS. Baleines en direct s’est entretenu avec elle.
Quel a été le cas le plus marquant de l’histoire de MARS ?
T.W. : Le cas des baleines noires durant l’été 2017 était sans précédent. Je ne pense pas, à quelques exceptions près, qu’il y ait des organismes préparés à des évènements d’une telle ampleur. Ce fut sans aucun doute le défi le plus important que la MARS a eu à relever, à cause du nombre d’animaux, du fait que les carcasses étaient à la dérive, du nombre de personnes impliquées.
Nous avons également eu des échouages de masses, dont un des plus gros comprenait entre 16 à 20 globicéphales échoués vivants. Le béluga dans la rivière Népisiguit fut aussi une situation difficile pour laquelle nous avons reçu l’aide de nos confrères du Québec du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins.
Chaque cas est unique, il n’existe pas de solution toute faite. Il y a souvent des imprévus ou des facteurs qui complexifient la situation. C’est la nature de notre travail, et nous devons également prendre du recul pour bien identifier la situation, mais aussi nous assurer que tout le monde — animal comme humain — soit en sécurité.
Quels sont les points forts de la MARS ?
T.W. : Je pense que c’est essentiellement la passion et le dévouement des personnes qui sont impliquées dans l’organisme. De plus, beaucoup de ce que nous savons sur la réponse aux animaux en détresse vient des relations que nous avons établies avec des partenaires des communautés nationales et internationales, mais aussi au niveau local. Les gens savent qui nous sommes et comment nous rejoindre, ils veulent aider et en apprendre plus. Ce lien avec la communauté est crucial pour tout ce que nous entreprenons.
À l’inverse, quels sont les points qui méritent d’être développés ?
T.W. : MARS est un maillon dans la chaine de réseaux qui est plus vaste, avec les confrères du Québec, de Terre-Neuve et de Colombie-Britannique. Il nous faut développer nos interactions, car ces organismes ont acquis des compétences différentes, certains sont plus spécialisés, d’autres plus généralistes, mais en travaillant ensemble, nous pouvons être capables de répondre à tout type d’incident.
Malgré les défis, nous maintenons en place une ligne d’urgence. Il en va de la sécurité des personnes qui nous appellent et des animaux. Si nous ne sommes plus là, les témoins iront agir d’eux-mêmes, parfois en procédant de la mauvaise façon. La ligne d’appel, c’est bien plus que de prendre un message au téléphone.
Quelle est la contribution de votre organisme à la recherche?
T.W. : Quand j’ai fondé la MARS, et que plus de gens se sont joints à nous, il était question de répondre à ces questions scientifiques : comment mieux comprendre ces animaux pour les protéger, afin que les générations futures puissent les côtoyer. C’est vraiment ce que nous faisons !
L’une des choses dont je suis le plus reconnaissante est que nous avons accès à des vétérinaires incroyables. De plus, nous recevons beaucoup de requêtes de scientifiques pour avoir des échantillons des carcasses que nous retrouvons. Il y a tellement de choses que l’on peut apprendre d’une carcasse retrouvée échouée autre que les raisons de la mort : les effets de l’activité humaine, la distribution spatiale de l’espèce, l’état de santé de l’individu, la charge de contaminants, etc. Nous avons développé quelques bases en nécropsie et dans l’acquisition et le transfert d’échantillons à ces collaborateurs, car ils ont accès des laboratoires et à la technologie nécessaire pour les analyses, choses dont nous ne disposons pas.
La Marine Animal Response Society est joignable au 1-866-567-6277 pour les cas de mammifères marins en difficulté ou mort dans la région de la Nouvelle-Écosse. Découvrez-en plus sur cet organisme et leurs programmes de sensibilisation et d’éducation sur leur site internet et retrouvez-les également sur les médias sociaux : Facebook, Instagram et YouTube.