Blizzard
Rorqual à bosse
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Numéro d’identification
H728
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Sexe
Femelle
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Naissance
2008
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Connu depuis
2008
Ses traits distinctifs
Blizzard doit son nom et son sobriquet à la blancheur presque immaculée de sa nageoire caudale. En outre, de petites taches noires situées en périphérie et au centre de sa queue permettent de l’identifier.
Son histoire
Blizzard est née en 2008. Sa mère est Soledad, une habituée du golfe qui n’est cependant jamais venue dans l’estuaire. En 2009, elle est arrivée seule dans le parc marin lors de sa deuxième migration vers le Saint-Laurent. Cette histoire semble tout à fait habituelle pour les observateurs du secteur ; cependant, chez les rorquals à bosse, la tradition veut que les jeunes se nourrissent au même endroit chaque été, soit là où leur mère les a conduits durant leur premier été.
Blizzard fréquente assidument l’estuaire et y reste souvent de longues périodes. Si elle montre rarement sa queue au complet quand elle plonge, on l’a souvent vu effectuer des prouesses aériennes et frapper la surface de l’eau avec ses pectorales.
Historique des observations dans l’estuaire
Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé
Dernières nouvelles issues des publications Portrait de baleines
Elle fréquente assidûment l’estuaire et y reste souvent de longues périodes. Cette année, elle a été observée pour la première fois dans le parc marin le 11 juin et on remarque qu’elle montre rarement sa queue au complet quand elle plonge. Mais on l’a vu souvent frapper la surface avec ses pectorales et sauter hors de l’eau!
Blizzard est née en 2008. Dès sa deuxième migration vers le Saint-Laurent en 2009, elle est arrivée seule dans l’estuaire, sans sa mère. La mère de Blizzard, Soledad, n’est jamais venue dans l’estuaire, mais fréquente le golfe, d’après la Station de recherche des Îles Mingan, qui gère les données du catalogue des rorquals à bosse du Saint-Laurent.
Blizzard est âgée de six ans et a atteint sa maturité sexuelle. La verra-t-on avec un petit dans les prochaines années?
Blizzard dément la tradition selon laquelle les jeunes mégaptères viennent se nourrir là où leur mère les conduit pour leur premier été. Peut-être veut-elle échapper à la compétition pour la nourriture. La fréquentation des jeunes rorquals à bosse dans le Saint-Laurent augmente depuis la fin des années 1990. Leurs séjours dans l’estuaire sont plus nombreux et plus longs. Quand une population augmente, on peut observer que des individus explorent de nouveaux sites d’alimentation.
Les rorquals à bosse du Saint-Laurent appartiennent à la population de l’Atlantique Nord-Ouest estimée entre 11 800 et 14 300 individus. Depuis 2003, elle est classée « non en péril » selon le statut attribué par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC).
Dans le monde, la tendance est au rétablissement de l’espèce depuis les années 1980, espèce parmi d’autres à avoir été décimées par la chasse commerciale intensive.
Décidément, Blizzard se plait dans le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent! L’an dernier, ce jeune rorqual à bosse femelle était arrivée à la fin mai, et elle était toujours présente à la mi-novembre. Après une éclipse d’environ quatre mois, elle a ravi plus d’un observateur dès le 28 avril, avec ses apparitions tout près des côtes entre le cap de Bon Désir et le quai des Pilotes. Depuis, elle arpente le secteur, et on l’observe tantôt en alimentation près de la surface, tantôt se reposant entre deux eaux ou se déplaçant d’un site à un autre.
Âgée de cinq ans, elle est encore de petite taille, nettement plus petite que Tic Tac Toe, de 10 ans son aînée. Chez le rorqual à bosse, les femelles atteignent la maturité sexuelle vers 5 ans et ont un petit tous les deux ou trois ans. Or, les réalités individuelles sont parfois bien différentes de la moyenne! Tic Tac Toe, par exemple, a eu son premier petit à l’âge de 9 ans, et il a fallu attendre 5 ans pour qu’elle arrive avec son deuxième. Irisept, photographiée par le MICS dans le Saint-Laurent presque tous les ans depuis 1997, n’a jamais été vue avec un jeune. Gaspar, âgée de 8 ans, non plus. Blizzard, en grandissant, deviendra-t-elle une femelle productive?
Le MICS gère le catalogue central des rorquals à bosse du Saint-Laurent, un grand « album de famille » où chaque individu reçoit un numéro unique commençant par H. Le sexe des animaux est souvent révélé grâce à une biopsie. Ils connaissent Blizzard depuis sa naissance en 2008, alors qu’elle était avec sa mère Soledad.
Par Christine Gillier
Cette jeune rorqual à bosse est arrivée à la fin mai dans le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent. Deux de ses congénères l’avaient précédée : Tic Tac Toe et son tout nouveau bébé. Ils sont repartis, mais Blizzard, alias « Blanche-Neige », est restée, rejointe la semaine dernière par le mâle Siam.
Au cours des années 1980 et 1990, alors que l’industrie d’observation des baleines de la région prenait son essor, il était rare d’y observer cette espèce. Siam, justement, était le seul à venir y faire de courts séjours. À partir de 1997, de plus en plus de jeunes rorquals à bosse sont venus, pour des séjours plus longs. Les chercheurs croient que ce changement pourrait être lié à l’expansion de la population : certains jeunes exploreraient de nouvelles aires d’alimentation pour échapper à la compétition croissante sur les sites plus traditionnels.
Blizzard, alias « Blanche-Neige », représente bien cette « nouvelle génération ». Le MICS, qui gère le catalogue central des rorquals à bosse du Saint-Laurent, nous apprend que Blizzard est née en 2008, et que sa mère est Soledad. Soledad, elle, n’est jamais venue dans le parc marin. Blizzard y est parvenue seule, en 2009, lors de son premier été sans sa mère. Une histoire classique pour le secteur, mais qui tranche avec la tradition des rorquals à bosse, qui se nourriront chaque été là où leur mère les a conduits lors de leur premier été.
Une biopsie faite par le MICS a révélé le sexe de Blizzard. Le MICS biopsie chaque année de nombreux rorquals. En plus de révéler le sexe, ces échantillons pourront servir à des analyses sur les contaminants, l’alimentation ou les liens de filiation. Peut-être connaîtrons-nous un jour l’identité du père de Blizzard!
Ce jeune rorqual à bosse était présent dans le parc marin en 2010. Il est de petite taille et ne montre pas systématiquement la queue lorsqu’il plonge. Cette année, on l’observe depuis le 3 août dans le parc marin, après un séjour en Gaspésie où il a été photographié par un collaborateur du MICS.
Sa queue est presque entièrement blanche, ce qui est relativement rare. Le détail des quelques petites taches noires en périphérie et au centre de sa queue forme une « signature » unique, qui permet de l’identifier. Pourtant, il ne figure pas encore au catalogue des rorquals à bosse du Saint-Laurent, géré par le MICS. Les photos de lui prises jusqu’à présent ne rencontrent pas tous les critères, d’autant plus stricts que la queue est presque exempte de marques.
Normalement, donc, cette baleine ne porterait pas de nom : sans numéro de catalogue et connue depuis à peine deux ans, elle ne serait pas baptisée. Mais les rorquals à bosse sont peu nombreux à fréquenter le parc marin. Ce sont souvent de jeunes animaux qui séjournent plusieurs semaines dans des zones fréquentées par les bateaux d’excursions. Rapidement, les capitaines et les naturalistes distinguent les animaux et leur donnent des noms. Lors de l’épluchette de blé d’Inde du GREMM le 17 août dernier, un concours a donc été tenu pour nommer officiellement ce petit rorqual à bosse maintenant connu de tous. Une cinquantaine de personnes oeuvrant au sein de l’industrie d’observation des baleines du parc marin étaient présentes. Les suggestions ont fusé, un vote a été tenu, deux tours ont été nécessaires, la lutte a été chaude… et c’est Blizzard qui a été retenu! Blizzard, car dans ce type de tempête de neige, le vent est si violent que l’on est aveuglé et que l’on ne voit plus que… du blanc!