Mesures plus adaptées à l’industrie des pêches, surveillance comparable à l’an dernier, efforts de surveillance constants: les mesures de protection des baleines noires de l’Atlantique Nord pour 2019 ont été annoncées. Le ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière, Jonathan Wilkinson, ainsi que le ministre des Transports, Marc Garneau, ont réitéré l’importance de bien protéger l’espèce emblématique en voie de disparition. Les surveillances aérienne et acoustique continueront avec la même intensité pour documenter la présence des baleines noires. Les deux ministres ont toutefois annoncé des ajustements dans les mesures par rapport à 2018 pour diminuer les impacts des mesures sur les communautés côtières.

Des mesures de pêche adaptées

Une zone sera fermée aux activités de pêche dès le 28 avril ou avant si une baleine noire y est détectée, et ce, pour toute la saison. La zone de fermeture saisonnière est plus petite d’environ 63% que celle de 2018 et correspond à la zone où 90% des observations de baleines noires ont été faites l’été dernier.

Des zones de fermeture temporaires ont aussi été désignées. Une fermeture survient lorsqu’au moins une baleine noire est observée dans la zone. La fermeture se fait alors pour une durée de 15 jours, période où tous les engins de pêche doivent être retirés de l’eau.

Répondant aux demandes des homardiers, les zones peu profondes (20 brasses et moins) ne seront fermées que si une baleine noire est observée elle aussi en eaux peu profondes.

Des zones de limite de vitesse à 10 nœuds seront encore en vigueur dès le 28 avril pour les navires commerciaux de plus de 20 mètres. Un corridor de vitesse régulière sera mis en place, et ne sera fermé qu’en cas d’observations de baleines noires, permettant entre autres aux bateaux de croisière et d’approvisionnement de rejoindre facilement les régions côtières sans nécessairement modifier leur horaire.

Toutes les mesures répondent à l’évènement de mortalité de baleines noires de 2017, où 12 carcasses avaient été trouvées en eaux canadiennes. Afin de conserver ses permis d’exportation de produits de la mer et pour respecter ses lois de protection des espèces en péril, le gouvernement du Canada a mis en place des mesures d’urgence durant la saison 2017, en a instauré de plus sévères en 2018 et les a adaptées cette année.

Actualité - 7/2/2019

Marie-Ève Muller

Marie-Ève Muller s’occupe des communications du GREMM depuis 2017 et est porte-parole du Réseau québécois d'urgences pour les mammifères marins (RQUMM). Comme rédactrice en chef de Baleines en direct, elle dévore les recherches et s’abreuve aux récits des scientifiques, des observateurs et observatrices. Issue du milieu de la littérature et du journalisme, Marie-Ève cherche à mettre en mots et en images la fragile réalité des cétacés.

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