En présence de son altesse sérénissime le Prince Albert II de Monaco à Montréal ainsi que de celle de plusieurs administrateurs de la Fondation Prince Albert II de Monaco (Canada), la présidente de la fondation, Diane Vachon, a annoncé le 5 mars 2019 une subvention de 150 000$ au Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM). Cette somme finance un projet de recherche novateur sur les bélugas du Saint-Laurent appelé «Un carnet de santé pour les bélugas».
«La Fondation Prince Albert II de Monaco (Canada) est heureuse de poursuivre l’engagement du Prince envers la protection de la biodiversité. Le béluga du Saint-Laurent est emblématique du pays et tous les efforts doivent être mis pour mieux les comprendre», a déclaré Diane Vachon.
Le nouveau projet lancé par le GREMM lie pour la première fois diverses mesures de condition physique, physiologique, toxicologique et génétique à l’histoire d’individus photo-identifiés et suivis depuis plusieurs décennies. Le projet d’une durée de trois ans devrait permettre d’identifier et de mieux comprendre les facteurs limitant le rétablissement des bélugas du Saint-Laurent, une population en voie de disparition. Son caractère multifacette permet de croiser des données individuelles et populationnelles.
Robert Michaud, directeur scientifique du GREMM, souligne l’importance de ce nouveau partenariat : « Ce soutien majeur nous permet de réaliser un projet audacieux, qui nous permettra des avancées nécessaires pour la conservation des bélugas du Saint-Laurent.»
La technique de photogrammétrie par drone aéroporté est déjà utilisée pour les épaulards et les baleines grises. Toutefois, elle n’en est qu’à ses balbutiements pour les bélugas. Aimant les défis, le GREMM couple photogrammétrie et photo-identification. Le béluga est donc photographié de côté et du haut des airs en même temps, afin de pouvoir lier les informations récoltées à un individu connu des chercheurs et ainsi pouvoir suivre à travers la saison ou les années l’évolution de la condition physique.
Une troisième dimension s’ajoute: la biopsie. Véritable tour de force à exécuter par l’équipe de recherche, le béluga est photographié de deux angles tandis qu’une autre personne récolte un petit bout de gras dans le flanc de l’animal pour pouvoir le faire analyser. La biopsie permettra de fournir le sexe et le profil génétique, en plus des analyses physiologiques, génomiques et de contaminants. Le carnet de santé, à ce moment, prend vraiment tout son sens.
Une première saison de terrain a été effectuée en 2018. Robert Michaud est satisfait : «Il y a eu de multiples ajustements techniques à apporter, mais déjà, on peut saisir l’immense potentiel du projet. Les prochaines saisons de recherche s’annoncent riches.»
Deux bélugas pour le Prince et la Princesse
Lors de l’annonce de la subvention sur deux ans, S.A.S. le Prince Albert II de Monaco a reçu les certificats d’adoption de deux bélugas du Saint-Laurent, Samakwan et Uapameku. Ces deux baleines ont été adoptés symboliquement par le prince Jacques et la princesse Gabriella de Monaco. Ainsi, ils auront des nouvelles des avancées des recherches financées par la branche canadienne de la fondation. Les bélugas ont été nommés par des membres des premières nations Innus Essipit et Malécites de Viger.
Les bélugas adoptés symboliquement proviennent de la campagne Adoptez un béluga, qui permet de financer la recherche scientifique sur les baleines blanches en offrant au donateur ou à la donatrice un lien privilégié avec un individu béluga connu des chercheurs.