Alimentation
Ses dents lui servent à croquer ses proies qu’il avale sans les mâcher. La succion est le principal mode de capture des proies qu’il recherche près du fond. Il se nourrit de poissons de fond (capelan, hareng, éperlan, lançon), d’anguilles et d’invertébrés (le ver Nereis, calmars, poulpes, crustacés). Mais il peut aussi chasser dans la colonne d’eau et près de la surface en utilisant la nage ou le sur-place contre le courant. Grâce à sa fine connaissance du milieu et à ses stratégies de chasse très efficaces, il passe peu de temps à rechercher sa nourriture, consacrant plutôt son temps à se déplacer, se reposer et à des activités sociales. L’apprentissage de ces stratégies requiert une coopération entre les individus ainsi qu’une transmission de mère à baleineau plus longue que chez les baleines à fanons.
En surface
Nageur peu rapide, il utilise volontiers les courants pour se déplacer. Il effectue généralement 2 à 3 séquences respiratoires et sort rarement la queue au moment de plonger. Au sein des groupes serrés, les individus montrent parfois un fort dynamisme: ils manoeuvrent dans tous les sens, leur corps roulent sur le côté et jaillissent partiellement hors de l’eau, ils sortent la tête et frappent la surface de l’eau avec leur queue. Ces comportements peuvent être liés à l’alimentation, à des jeux entre juvéniles ou bien à des comportements sexuels, des pénis roses en érection étant parfois visibles lors de ces ébats.
En plongée
Des études dans l’Arctique montrent que le béluga passe entre 40 et 60% du temps sous la surface. Les plongées peuvent durer jusqu’à 15 min et atteindre 800 m. 70% des plongées atteignent plus de 40 m et 80% de ces plongées incluent une excursion prolongée près du fond. Les données sur le comportement de plongée des bélugas du Saint-Laurent sont en cours d’analyse.
Social
Le béluga est un animal grégaire vivant en paire et en groupes de 3 à plusieurs dizaines d’individus ou clans, régis selon une ségrégation sexuelle ou liée à l’âge. Pendant la période estivale, les plus grands troupeaux sont plutôt composés de femelles accompagnées de nouveau-nés et de juvéniles. Les mâles ont tendance à former de petits groupes. Dans le Saint-Laurent, ces clans sont fidèles à des territoires.
Vocal
Le répertoire vocal du béluga est très étendu, lui valant le surnom de «canari des mers»: sifflements, claquements, grincements et grognements. Il pourrait s’agir d’une adaptation importante à la vie près de la banquise où le bruit ambiant est omniprésent. Ce répertoire comprend deux catégories de sons: les sifflements et les sons pulsatiles. La fonction des vocalisations liées à des comportements sociaux et de communication est encore mal connue. Des sons spécifiques nommés «appels» (contact call en anglais) sont émis dans des situations de dérangement, pour maintenir la cohésion du groupe, et particulièrement le contact entre les mères et leurs baleineaux. Le béluga possède un système très performant d’écholocation comparable à un radar, pour naviguer et trouver ses proies.