Dans la dernière semaine, sept cas de mammifères marins morts ou en difficulté ont été rapportés au Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins. Dauphins à flancs blancs et petit rorqual échoués, jeunes bélugas morts, carcasses de phoque commun et de tortue luth; les cas se suivent et ne se ressemblent pas.
Un sixième nouveau-né béluga échoué à Matane
Après un début de mois d’octobre plutôt calme au Centre d’appels, le téléphone a retenti le 12 octobre à midi. On rapporte un petit béluga échoué à Matane. Un bénévole d’Urgences Mammifères Marins se déplace sur les lieux et valide l’information. Le jeune animal mesure
1,64 m et est en état de composition relativement avancée. Il est échantillonné sur place le lendemain, procédure qui s’insère dans le programme d’étude des carcasses de béluga en vigueur depuis 1983. Il s’agit de la 11e carcasse de béluga de l’année, dont le 6e nouveau-né.
Un autre appel pour un jeune béluga est reçu deux jours plus tard, mais ce cas est déjà enregistré. Il s’agit d’un jeune béluga retrouvé mort à Rivière-Ouelle le 22 septembre et qui avait été laissé sur le rivage après avoir été étudié.
Des dauphins s’échouent sur la Côte-Nord
Le 11 octobre, des visiteurs signalent à un garde de parc la présence d’un dauphin échoué dans la Réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan. Étant peu frais et susceptible de repartir avec la marée, aucune intervention n’est faite sur l’animal.
Les tempêtes d’automne, les forts vents et les grandes marées sont souvent reliés à des échouages de cétacés vivants. Deux dauphins à flancs blancs sont trouvés roulant dans la zone de marée peu profonde le 12 octobre dans le secteur de Moisie et le 13 octobre à Rivière-Brochu, sur la Côte-Nord. Dans chacun des cas, les cétacés semblent avoir repris le large après s’être débattus quelques heures dans les vagues puissantes.
Petit rorqual mort sur les berges de Sheldrake
Le 14 octobre, c’est un petit rorqual échoué mort qui occupe l’équipe du Centre d’appels. La femelle mesurant 8,2 m est entière, sans blessure apparente et les fanons couleur crème sont toujours présents, ce qui est plutôt rare, comme la gencive pourrit rapidement et fait se détacher les blocs de fanons. La carcasse n’est pas dans un secteur achalandé à cette période de l’année, elle sera donc laissée sur place. Le samedi 18 octobre, la carcasse fait l’objet d’échantillonnage par Anik Boileau du CERSI. Des carrés de peau, de gras et de muscle sont prélevés pour diverses analyses . Des fanons sont aussi récupérés pour le Centre d’interprétation des mammifères marins (CIMM) à des fins éducatives.
Une tortue luth retrouvée aux Îles-de-la-Madeleine
En plus des mammifères marins morts et en difficulté, le Réseau a traité un cas de tortue luth. Cette espèce protégée au Canada en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) intéresse les agents du ministère Pêches et Océans Canada ainsi que l’organisme Amphibia-Nature qui ont été avisés de cet échouage. Plus grande migratrice de tous les reptiles, la tortue luth se trouve en plus grande abondance dans les eaux du Canada atlantique de juillet jusqu’à la fin d’octobre, les densités les plus élevées se présentant sur le plateau et le talus néo-écossais, dans le sud du golfe du Saint-Laurent et sur la côte sud de Terre-Neuve. Excellente plongeuse, elle peut atteindre des profondeurs de 1 000 mètres et rester sous l’eau pendant plus d’une heure. Les menaces qui pèsent sur la tortue luth sont la prédation des oeufs et des jeunes, la pollution lumineuse qui désoriente les nouveau-nés et les empêtrements dans les engins de pêche. Pour tout signalement de tortue luth : 1-877-UneLuth (1-877-863-5884).