Un croisiériste est sur le point de terminer la dernière croisière de la journée, le samedi 6 juin, vers 19 h. Il observe une baleine à trois milles marins au large de la Grande Anse à Tadoussac, sans vraiment comprendre ce qu’il a sous les yeux: un évent semblable au rorqual à bosse, un dos large et noir, mais l’animal ne plonge pas et la nageoire dorsale n’est pas visible aux premiers regards. Il patiente et analyse plus attentivement: il aperçoit finalement des callosités blanches sur la tête, la commissure des lèvres et la queue qui se dresse dans les airs. Tout devient clair: une baleine noire est là, droit devant.
Lorsque des observations exceptionnelles se produisent (présence de cachalot, baleine noire ou rorqual bleu accompagné d’un jeune), les observateurs sont priés de les signaler à Urgences Mammifères Marins (1-877-7baleine). Les équipes de recherche spécialisées, selon le secteur, peuvent ainsi documenter la situation.
L’équipe du GREMM, en collaboration avec les Croisières AML, s’est dépêchée sur les lieux. Une heure après le signalement, la baleine était au même endroit. À peine arrivés, les chercheurs ont pu voir son souffle en «V» et sa queue typique, s’enfoncer dans les eaux de l’estuaire. Puis, plus rien. Aucune photo n’a pu être prise.
Un avis de vigilance a été émis dimanche, aux personnes naviguant sur le Saint-Laurent. La baleine noire est une espèce en voie de disparition. Si elle est observée, merci de maintenir une distance d’au moins 400 m et de la signaler rapidement au 1-877-7baleine pour permettre la documentation de la situation et photographier la baleine pour l’identification.
© photo: André Desrochers