La protection du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent relève d’un travail d’équipe. La recherche permet de connaître les enjeux liés au milieu marin et la règlementation sert à appliquer les mesures de conservation essentielles à la survie de plusieurs espèces. L’équipe des relations externes dans laquelle je travaille œuvre à faire connaitre les efforts de recherche et de conservation à tous ceux qui fréquentent le parc marin en mer, comme sur terre.  Nous visons à ce que les plaisanciers qui parcourent le parc marin deviennent des « ambassadeurs » du parc et de la protection des baleines.

Lorsque l’été s’annonce, je prépare notre venue dans les différents villages autour du parc marin (événements nautiques, présence aux marinas et aux mises à l’eau) et bien sûr en mer. Dans notre jargon, nous appelons ces activités « des sorties de maraudage et de conformité ».

Qu’est-ce qu’une journée type ? Nous prenons la direction d’une mise à l’eau ou d’une marina, ou partons en bateau à bord du Uapameku, en apportant plusieurs dépliants sur la règlementation, des autocollants de la formation Naviguer dans l’habitat des baleines, du matériel d’interprétation et un calepin de notes. Nous rencontrons des plaisanciers à voile, à moteur et des kayakistes. Nous prenons le temps de faire connaissance avec eux et de découvrir leur provenance et leurs habitudes de navigation. Certains sont des habitués du parc marin, alors que d’autres y naviguent pour la première fois. Au fil de la discussion, nous en profitons pour aborder différents sujets : le Règlement sur les activités en mer, les comportements à adopter en présence de bélugas, les secteurs interdits à la navigation, etc. Nous rappelons les vitesses à respecter. Le sujet le plus populaire est sans contredit les comportements à adopter lorsque nous naviguons à proximité des bélugas.

Lors de nos échanges, nous notons également le type d’embarcation, le nom du bateau, sa provenance, le jour et l’heure de l’échange, les sujets abordés. De cette manière, nous gardons un suivi des plaisanciers qui ont été sensibilisés et lorsque d’autres équipes de patrouille sillonnent le parc marin, ils peuvent savoir ceux qui ont déjà été rencontrés.

J’aime beaucoup la diversité des gens que nous croisons. Ces discussions nous permettent d’enrichir nos connaissances sur ce que recherchent les gens qui visitent le parc marin. Cela nous permet d’affiner nos stratégies de communication. La plupart des visiteurs sont aussi bien surpris d’apprendre la température de l’eau, la force des courants et de constater que la météo change rapidement. Puis, il y a aussi de grands voyageurs parmi ceux que nous abordons ! Cet été, nous avons accosté un bateau-maison en provenance de la Floride. Les occupants vivaient sur leur bateau depuis deux ans et avaient parcouru bien des miles nautiques.

Ces rencontres nous permettent de travailler en équipe avec les gens sur l’eau pour protéger ensemble les baleines et le parc marin.

Ève-Marie Leblanc

Agente d’éducation du public en diffusion externe

Ève-Marie a fait ses débuts à Parcs Canada en 2017 en tant qu’étudiante. Charmée par la Côte-Nord et le milieu marin, elle décide de s’installer définitivement à Tadoussac. Après plusieurs stages dans différents organismes en Haute-Côte-Nord, elle revient dans l’équipe de Parcs Canada au parc marin en 2022. Elle contribue à faire connaître les actions du parc marin auprès du public, notamment en parcourant les mises à l’eau et en sillonnant l’estuaire du Saint-Laurent et le fjord du Saguenay pour informer les plaisanciers de la règlementation en vigueur.

Carnet de terrain - 13/10/2022

Collaboration Spéciale

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