Toutes les espèces de baleines qui fréquentent le Saint-Laurent sont migratrices. Certaines migrent sur une courte distance, comme le béluga du Saint-Laurent qui passe de l’estuaire au golfe, d’autres sur des milliers de kilomètres, comme les rorquals à bosse qui gagneront pour la plupart les Caraïbes. Pour certaines espèces, comme les dauphins à flancs blancs, peu d’informations ont été récoltées sur leur destination hivernale. Dans tous les cas, les baleines profitent de leurs derniers jours dans le Saint-Laurent pour accumuler l’énergie nécessaire pour la prochaine saison.
«Il reste de la nourriture, c’est clair», affirme un riverain de Port-Cartier. Le 6 novembre, tandis qu’il observe un groupe d’oiseaux marins plongeant et ressortant à la surface avec de petits poissons, un petit rorqual sort au milieu des plumes. Lui aussi profite des proies présentes.
Quelques jours plus tôt, au large de Sept-Îles, six rorquals communs et deux rorquals à bosse se déplacent. «Ce sont les mêmes rorquals à bosse depuis deux semaines», constate Jacques Gélineau, un collaborateur du Centre d’éducation et de recherche de Sept-Îles et de la Station de recherche des iles Mingan, en comparant les patrons de coloration des deux queues avec d’autres photos. Est-ce que ces individus passeront l’hiver ici? À l’occasion, certaines baleines restent dans l’aire d’alimentation. Préférence individuelle? Individu non reproducteur? Abondance de nourriture? Toutes ces hypothèses sont possibles!
À Havre-Saint-Pierre, un couple fait des aller-retour les mains pleines de boites entre le camion de déménagement et leur nouvelle maison qui fait face au Saint-Laurent. Surprise! Un petit rorqual s’alimente juste devant une bonne partie de la journée. «Ça augure bien!», se réjouit la passionnée des baleines.
Et en Gaspésie… eh bien mes observateurs n’ont rien vu. Mais il faut avouer que la plupart ont fait comme les baleines : ils ont regagné leurs quartiers d’hiver. Les baleines peuvent donc poursuivre leurs activités, ni vu ni connu.