Ces grands oiseaux marins, les plus grands de l’Atlantique Nord avec une envergure pouvant atteindre les deux mètres, doivent leur nom à l’île Bass Rock en Écosse où on trouve une colonie importante depuis le 18e siècle. La colonie actuelle compte plus de 70 000 couples, ce qui en fait la plus grande du monde.

Leur nom de «fou» provient des pêcheurs écossais qui les voyaient revenir à la surface de l’eau le bec vide. Avaient-ils raté leur coup? Bien loin de là! Ces oiseaux sont des chasseurs émérites. Après avoir repéré leurs proies du haut des airs, grâce à une vue perçante capable de discerner les proies jusqu’à 40 m de hauteur, ils s’immergent sous l’eau (entre 7 à 10 m, exceptionnellement jusqu’à 20 m) après avoir réalisé un piqué vertigineux, ailes repliées, à grande vitesse (entre 70 et 110 km/h). L’onde de choc provoquée par la chute du fou étourdit le poisson. Le corps de l’oiseau est protégé grâce à une série de sacs aériens situés sous la peau de leur tête et de leur poitrine qui adoucit le choc. Ils possèdent aussi une membrane protectrice sur les yeux et des narines externes secondaires qui évitent l’entrée brusque d’eau ainsi qu’un plumage hydrofuge.

Les fous de Bassan se trouvent ainsi, pendant plusieurs secondes, dans le même territoire de chasse sous-marin que les phoques et les baleines, tous s’alimentant dans une même barre de courants, avant de remonter à la surface de l’eau, le poisson déjà englouti.

Observations de la semaine - 28/8/2015

Marie-Sophie Giroux

Marie-Sophie Giroux s’est jointe au GREMM en 2005 et y a travaillé jusqu’en 2018. Elle détient un baccalauréat en biologie marine et un diplôme en Éco-conseil. Chef naturaliste, elle supervise et coordonne l’équipe qui travaille au Centre d’interprétation des mammifères marins et rédige pour Baleines en direct et Portrait de baleines. Aux visiteurs du CIMM ou aux lecteurs, elle adore « raconter des histoires de baleines ».

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