La plus ancienne description de l´aire de répartition du béluga du Saint-Laurent est celle réalisée par le chercheur Vladimir Vladikov en 1944, qui mentionnait un habitat s´étendant à l´est depuis Natashquan sur la rive nord et les eaux côtières de la péninsule gaspésienne sur la rive sud jusqu´ à l´île aux Coudre vers l´ouest et même au-delà de la ville de Québec à l´automne.
Aujourd´hui, son habitat est réduit et ce, principalement dû au déclin de la population qui s´explique pour une grande part par la chasse commerciale de la fin du 19e siècle. En moyenne 400 bélugas ont été tués entre 1886 et 1895 et 200 par année jusqu´en 1945. On croyait, à tort, que les bélugas étaient responsables de la diminution des stocks de morues et de saumons.
Les bélugas du Saint-Laurent sont légalement protégés de la chasse depuis 1979. De nos jours, ils sont menacés par l´industrialisation, la perte d´habitat et la pollution chimique et sonore. La population de bélugas du Saint-Laurent était estimée au début du 20e siècle entre 5 000 et 10 000 individus, et aujourd´hui, elle est évaluée à 1 100 individus.
Le béluga est la seule espèce de baleine qui fréquente le Saint-Laurent à l´année; ce sont des résidants. Les autres espèces qu´on y rencontre sont des espèces migratrices qui viennent profiter des richesses du Saint-Laurent pour s´y nourrir lors de la saison estivale. Ces baleines n´ont donc jamais résidé de façon saisonnière dans les eaux près de Québec. Toutefois, il arrive à l´occasion qu´on nous signale des baleines « égarées » comme ce petit rorqual, qui en juillet 2010, avait été vu à Cap-Rouge, puis dans le lac Saint-Pierre et jusqu´à Repentigny. Qu´y faisait-il? En exploration? à la poursuite de ses proies? égaré ? Nous ne pouvons le dire. Mais l´expérience démontre qu´une baleine hors secteur a de bonnes chances de retrouver ses repères et de reprendre le bon chemin si elle est laissée en paix.