Dans le fleuve Saint-Laurent, bien avant l’arrivée des Européens, les Iroquoiens pratiquaient la chasse traditionnelle. Des études archéologiques démontrent qu’ils y chassaient principalement le phoque du Groenland et le phoque commun, mais aussi les plus petites baleines comme le béluga et le marsouin. Jacques-Cartier avait d’ailleurs noté ces observations dans ses carnets de voyage.

Au 16e siècle, les baleiniers basques ont aussi commencé à explorer le golfe du Saint-Laurent, plus particulièrement dans le détroit de Belle-Isle. La station baleinière de Red Bay sur l’île Saddle au Labrador fut l’une des plus importantes. Ils exerçaient alors une chasse commerciale sur la baleine boréale et la baleine noire de l’Atlantique Nord. D’ailleurs, le nom anglais de cette dernière, « northern right whale » lui a été donné, car elle était facile à capturer. Une baleine lente qui se laisse flotter une fois morte: c’était la « bonne » baleine à chasser! L’huile qui était récoltée de ces animaux servait alors à alimenter les lampes et les lumières des phares et des lampadaires. Les baleines noires ont été chassées presque au seuil de l’extinction. La population, aujourd’hui soumise à d’autres menaces, tels les empêtrements dans les engins de pêche et les collisions avec les bateaux, est estimée à environ 500 individus et considérée comme l’une des espèces de baleine la plus à risque de disparition. Au début du 17e siècle, les Basques ont visé d’autres espèces plus petites, comme le béluga. Ils s’installèrent notamment à l’ile aux Basques, en face de Trois-Pistoles.

Au 18e siècle, une nouvelle chasse au béluga à partir d’engins fixes s’exerçait dans l’estuaire du Saint-Laurent, principalement à l’île aux Coudres et à Rivière-Ouelle. Les habitants capturaient les bélugas à l’aide de fascines: des milliers de perches disposées en forme de B, avec une ouverture au centre. À marée haute, les bélugas y entraient, mais restaient emprisonnés lorsque la marée descendait.

Les dernières mentions de chasse à la baleine datent du 20e siècle. À Sept-Îles, une station baleinière norvégienne était implantée et visait le rorqual commun et le rorqual bleu. Cette chasse prit fin en 1914. Au cours des années 1930, il s’est déroulé une chasse intensive subventionnée par le gouvernement du Québec visant à exterminer le béluga du Saint-Laurent, car on pensait que l’animal nuisait aux pêcheries. La chasse commerciale au béluga cessa au milieu des années 1950 et la chasse sportive en 1979. Aujourd’hui, la chasse à la baleine est interdite dans le parc marin ainsi que dans le reste du Saint-Laurent.

Les baleines en questions - 9/7/2016

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