Cet article fait partie d’une série de portraits de gens impliqués de près ou de loin avec les baleines en Côte-Nord. Dans le cadre du projet de documentation de la Route des baleines du GREMM, partez à la rencontre de ces personnages colorés, qui définissent le visage de la région. Découvrez leurs récits qui vous ferons vivre ou revivre les histoires merveilleuses du fleuve Saint-Laurent et de ses géantes créatures marines!
Paulette et Camil Landry sont tous deux originaires de Natashquan et tiennent un petit gite à l’entrée du village, le Gite et chalets Paulette Landry. Depuis plusieurs années, et bien avant que le village soit connecté par la route 138, le couple offre hospitalité aux touristes et travailleurs qui passent par leur coin. Leur auberge est située sur le bord de la mer, à quelques mètres de l’eau dans la baie de Natashquan. L’accueil chaleureux du couple est connu à travers toute la Côte-Nord, et que dire des confitures maisons de Paulette faites avec toute une variété de baies sauvages locales!
Une petite barque se trouve à l’arrière, Camil pêche! Mais qu’en est-il des baleines? «Jadis, il y avait des “baleinots” dans la baie de Natashquan, mais la surpêche a exterminé les poissons il y a plusieurs années», explique Paulette en faisant griller une tranche de pain maison sur un cintre sur le rond de poêle. Moins de poissons veut dire moins de baleines.
«Jadis, il y avait des “baleinots” dans la baie de Natashquan, mais la surpêche a exterminé les poissons il y a plusieurs années» – Paulette Landry
Paulette vient inconsciemment de témoigner de l’époque où la morue abondait dans la baie et que les magasins du galet servaient de lieu d’entreposage à la pêche autrefois tellement prospère.
Paulette et Camil surnomment les baleines des «baleinots». Il n’est pas rare d’entendre les locaux parler des cétacés ainsi. L’historien Guy Côté explique que sur la Côte-Nord, le surnom de Jacques ou de Pierre sont Jacquot et Pierrot, alors les baleines aussi ont leur petit nom, les baleinots.
Mais les baleinots n’y sont plus. La morue n’y est plus, non plus. Un accroissement phénoménal de la crevette et du crabe des neiges se produit suite à la chute des stocks de la morue de l’Atlantique, ce qui permet à certains pêcheurs de se recycler et de survivre économiquement sur la récolte de ses deux espèces. D’autres, comme Camil et Paulette, bénéficient de la nouvelle route 138 connectant Basse-Côte-Nord et tourisme, créant de nouvelles opportunités économiques pour Natashquan.
Malgré le passé qui teinte encore la santé des écosystèmes marins, Paulette et Camil disent qu’il est possible d’observer les baleinots au-delà de la baie régulièrement dans la saison estivale. Qu’à la pointe des galets, il est fréquent d’observer des petits rorquals et des cétacés de toutes sortes avec un peu de patience ou de chance.
Camil note qu’à Natashquan, c’est surtout le porc-épic qui abonde. Il fait part de plusieurs accidents les impliquant sur la route chaque année.
Il nous laisse reprendre le volant, en nous avisant d’être vigilants aux bêtes couvertes d’épines.