Ratatouille
Petit rorqual
- Numéro d’identification
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Sexe
Inconnu
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Naissance
Inconnue
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Connu depuis
1997
Historique des observations dans l’estuaire
Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé
Dernières nouvelles issues des publications Portrait de baleines
Ursula Tscherter, du Centre ORES, en parle comme d’une vieille connaissance. Pour elle, les marques discrètes sur sa nageoire dorsale forment un visage reconnaissable entre tous : le dessus est légèrement tronqué, et on distingue deux toutes petites encoches sur le bord de fuite, l’une triangulaire, l’autre circulaire. Discrète, mais efficace, cette signature lui permet de suivre les habitudes de ce petit rorqual depuis 1997.
On rencontrera Ratatouille à la tête du chenal Laurentien, au large de pointe Carriole et entre la bouée K54, le phare du haut-fond Prince et les bouées K55 et K51. Il peut déroger à ses habitudes : en 2005, on l’a vu remonter le Saint-Laurent jusqu’à Saint-Siméon dans Charlevoix. Il se nourrit en profondeur, et on ne le voit donc pas exécuter des manœuvres spectaculaires pour rassembler les poissons en surface.
Mais son comportement présente une autre curiosité : il est un des rares petits rorquals qui forment des duos ou des trios dans la région. Ce comportement d’association chez le petit rorqual n’a été documenté nulle part ailleurs dans le monde, selon la directrice du Centre ORES. Avant 2000, on ne le voyait pas ici non plus. Depuis, l’habitude se répand. Ces groupes se forment lorsque les animaux semblent s’alimenter en profondeur, et durent de 15 à 90 minutes. Le synchronisme parfait observé lors de leurs respirations en surface laisse croire que les membres d’un duo ou d’un trio travaillent également de concert en profondeur pour la capture de proies. Mais le mystère persiste… Ursula rêve de faire une étude à l’aide de DTAG, une balise qui permettrait de suivre en détails les mouvements des petits rorquals sous l’eau pour enfin comprendre leurs comportements dans cette troisième dimension.
L’apparence générale ne permet pas de distinguer les mâles des femelles. Les petits rorquals d’ici ne sont pas biopsiés, et on ne peut donc se fier à la génétique. Comment ORES sait donc que la plupart des individus qui fréquentent l’estuaire sont des femelles : les chercheurs profitent d’une manœuvre spectaculaire à la surface pour voir la région ventrale!