Newkie Brown

Rorqual commun

ligne décoration
  • Numéro d’identification

    Bp068

  • Sexe

    Inconnu

  • Naissance

    Inconnue

  • Connu depuis

    1991

Ses traits distinctifs

Newkie Brown est reconnaissable d’un seul coup d’œil. Son nom lui vient de l’encoche en forme de décapsuleur qui décore sa nageoire dorsale — la Newkie Brown est une marque de bière dont les bouteilles s’ouvrent avec un décapsuleur. Apparue en 2003, l’encoche permet de l’identifier facilement. Auparavant, ce rorqual présentait des marques très discrètes qui rendaient son identification difficile. Pour y parvenir, les chercheurs devaient consacrer de nombreuses heures à l’appariement des différents clichés de l’individu.

Le chevron, bien visible sur le côté droit, constitue également une marque permettant son identification.

Les cicatrices sur son pédoncule, apparues en 2004, témoignent d’une prise accidentelle dans un engin de pêche.

Enfin, Newkie Brown se distingue en outre par sa taille plutôt petite.

Son histoire

Newkie Brown est souvent parmi les premiers rorquals communs arrivés dans le parc marin Saguenay–Saint-Laurent au printemps. Le GREMM l’a photographié régulièrement dans le secteur du parc depuis 2011. Il semble beaucoup apprécier l’es­tuaire comme site d’alimentation. La preuve : il y passe pratiquement toute la saison presque tous les ans depuis 1994 !

En 2004, lorsque les chercheurs ont photographié Newkie Brown, de nouvelles cicatrices étaient apparues. Après analyse, ils ont pu conclure que le rorqual commun s’était empêtré dans un engin de pêche récemment.

Historique des observations dans l’estuaire

1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012

Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé

Dernières nouvelles issues des publications Portrait de baleines

Newkie Brown était présent dans le parc marin cette année à la fin du mois de juin, identifié par l’équipe du GREMM le 24. Après un séjour très bref, ce rorqual commun pourrait revenir en septembre, alors ouvrons l’œil! Au fil des années, l’équipe a repéré que son patron de fréquentation dans le parc marin est variable. Newkie Brown, en général un des premiers rorquals communs de la saison, passe deux à six semaines dans l’estuaire. En 2008 et 2009, après son séjour d’une semaine en début d’été, il a disparu puis réapparu en septembre.

Sa nageoire dorsale s’est modifiée en 2003, prenant la forme d’un décapsuleur de bouteille de bière. En 2004, Newkie Brown portait des marques fraîches de blessures sur le pédoncule, dues à un empêtrement dans un engin de pêche; il en reste une cicatrice blanche.

En 1905, une station de chasse sous contrôle norvégien s’installe dans le village de Sept-Îles et contribue à l’essor du village. L’usine employait une quarantaine d’hommes de la région et une vingtaine de Scandinaves. Ils chassaient le rorqual bleu et le rorqual commun, à raison de 70 à 85 par année.

Au Canada, le statut de conservation du rorqual commun de l’Atlantique Nord est « préoccupant ». Selon les données mondiales de la Liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’espèce est « en voie de disparition ». Elle a diminué de 70 % de 1929 à 2007, sur trois générations, le rorqual commun vivant près d’une centaine d’années.

L’Islande a repris la chasse commerciale du rorqual commun en 2003, après 20 ans d’interruption. Depuis 2003, elle a capturé 280 individus et vend la viande au Japon qui l’écoule avec peine sur ses marchés, faute d’acheteurs. L’Islande fait objection au moratoire international sur la chasse commerciale instauré par la Commission baleinière internationale en 1986.

Le Japon, membre de la CBI, a mis en place un an après la mise en place du moratoire un programme de « chasse scientifique » (JARPA II) qui prévoit la capture de 50 rorquals communs par an en Antarctique. La Cour internationale de justice a sommé le Japon de cesser cette chasse. Ce dernier vient de déclarer qu’il souhaite reprendre la chasse en 2015 avec de nouvelles méthodes, moins de captures, et seuls les petits rorquals seraient ciblés.

Au Groenland (île du Danemark), les communautés côtières, pour perpétuer leur mode de vie traditionnel, pratiquent une chasse de subsistance avec un quota annuel de neuf rorquals communs.

Comme Capitaine Crochet, il est souvent parmi les premiers rorquals communs à arriver dans le parc marin au printemps. C’est le cas cette année encore : un assistant de recherche du GREMM a filmé Newkie Brown le 7 mai. Ce rorqual commun semble apprécier l’estuaire comme site d’alimentation : il y passe pratiquement toute la saison, presque tous les ans depuis 1994.

Avant 2003, il s’agissait d’un animal plutôt difficile à reconnaître. C’était avant qu’il acquière l’encoche si caractéristique dans sa nageoire dorsale, rappelant un décapsuleur. En 2004, il arrivait dans l’estuaire avec des blessures fraîches sur le pédoncule, ce qui témoignait d’une prise accidentelle récente dans un engin de pêche. Ces marques sont encore visibles sous forme de cicatrices.

Les marques sur le dos des baleines racontent ainsi certaines de leurs mésaventures. Dans le Saint-Laurent, on ne connaît pas l’ampleur du problème des prises accidentelles pour les baleines, mais il y a plusieurs anecdotes comme celle de Newkie Brown. Le cas de la baleine noire de l’Atlantique Nord, qui fréquente la baie de Fundy et la côte Est américaine, est par contre bien documenté. Entre 1980 et 2004, au moins 73% des individus ont subi au moins un empêtrement dans un engin de pêche, avec jusqu’à six empêtrements pour un même animal.

Newkie Brown avait réussi à se libérer seul d’un engin de pêche en 2004. Qu’arrivera-t-il à la femelle Capitaine Crochet, empêtrée dans un casier à crabe depuis le mois de mai? Elle est introuvable depuis le 13 juin. Une équipe est toujours prête à l’aider dès qu’elle sera signalée à Urgences Mammifères Marins.

(1-877-722-5346).

Ne cherchez pas cet animal, pourtant bien connu, dans le catalogue des rorquals communs de l’estuaire publié en 2001 par le GREMM : Newkie Brown, code Bp 068, n’y figure pas. C’est qu’à l’époque, il n’était certainement pas un animal que l’on pouvait reconnaître du premier coup d’œil sur le terrain!

Tout a changé en 2003 : un animal arborant dans sa nageoire dorsale une drôle d’encoche en forme de décapsuleur a fait son apparition dans le secteur. On a d’abord cru à un nouvel individu. Seuls le flair et le travail minutieux d’un assistant de recherche aguerri ont permis de faire le lien avec Bp 068, connu depuis 1991. Le GREMM l’a photographié régulièrement dans le secteur depuis le 15 juin 2011 : il passera probablement une grande partie de la saison dans le parc marin.

Cette possibilité de suivre pendant des décennies la petite histoire d’individus reconnaissables est peut-être l’outil le plus précieux des chercheurs qui veulent en apprendre plus sur les populations de baleines. Entre 1986 et 2000, plus d’une centaine de rorquals communs différents ont été identifiés dans l’estuaire du Saint-Laurent par le GREMM. Jusqu’en 2000, plus du tiers étaient classés parmi les résidants saisonniers, revenant en moyenne trois années sur quatre. Les autres animaux étaient moins fidèles à l’estuaire et revenaient de façon régulière ou occasionnelle. Depuis 2000, la fréquentation de l’estuaire par les rorquals communs a beaucoup changé; l’analyse des données et des photos recueillies par le GREMM reste à faire et dressera probablement un portrait différent. Une histoire à suivre!

Sur cette photo récente, on remarque de grandes plaques brun doré : ce sont des colonies de diatomées. Inoffensives, ces algues microscopiques couvrent le corps des rorquals en été. Ces marques se modifient rapidement, les colonies pouvant tomber de la peau de l’animal ou s’étendre rapidement sur ses flancs.