Chewbacca
Rorqual à bosse
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Numéro d’identification
H824
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Sexe
Femelle
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Naissance
2015
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Connu depuis
2015
Ses traits distinctifs
H824 est un rorqual à bosse qui se repère facilement grâce à son patron de coloration sous-caudale très particulier. Sa queue est majoritairement blanche, à l’exception du centre, à la jonction entre les deux lobes où l’on peut observer une section noire qui s’estompe en s’éloignant du centre. Le milieu de cette tache est ponctué de quatre plus petites taches blanches situées bien au centre. Son lobe gauche est rogné à la pointe et, sur la pointe du lobe droit, on repère des marques de morsure déjà présentes en 2015. Ces marques seraient attribuées à une attaque par des épaulards. Les extrémités de ses deux lobes sont complètement blanches, délimitées par un tracé noir ondulé. Elle a aussi un X sur son lobe gauche.
Son histoire
Chewbacca a été aperçue pour la première fois en 2015 par René Roy, de la Station de recherche des iles Mingan (MICS). C’était l’année de sa naissance. Elle était en compagnie de sa mère Quill, un autre rorqual à bosse connu du MICS. Comme tous les baleineaux, elle ne montrait pas beaucoup la queue aux plongées, mais elle portait déjà les marques de prédation par des épaulards. Depuis 2016, cette femelle vient régulièrement dans l’estuaire. En 2019, suite à un vote organisé par le MICS sur Facebook, H824 est nommée Chewbacca, en raison des marques de morsure (chew en anglais) sur sa queue et sa nageoire dorsale.
Historique des observations dans l’estuaire
Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé
Dernières nouvelles issues des publications Portrait de baleines
Dès son plus jeune âge, Chewbacca aurait été confrontée à l’un des rares prédateurs des rorquals à bosse : l’épaulard. Elle en a gardé des cicatrices remarquables sur la nageoire caudale. C’est René Roy, de la Station de recherche des îles Mingan (MICS), qui observe cette baleine pour la première fois dans le golfe du Saint-Laurent en 2015. Chewbacca n’a alors que 6 mois, mais porte déjà les séquelles de cette attaque : lobe gauche rogné et traces de dent (lignes parallèles comme une trace de râteau). S’il est rare que les épaulards chassent les grands rorquals, certaines populations s’attaquent tout de même aux baleineaux lors de leur première migration, entre les aires de reproduction du sud et celles d’alimentation au nord. Ces attaques sont parfois fatales. Heureusement, grâce aux coups de nageoires puissants de sa mère Quill, Chewbacca survit à cette agression et parvient à atteindre les eaux du Saint-Laurent. La jeune baleine devient ensuite une « régulière » de l’estuaire à partir de 2016. Alors nommée H824, elle est rebaptisée « Chewbacca » en 2019 par le MICS suite à un vote populaire. Son nom fait référence aux traces de morsures (chew en anglais) que cette mésaventure lui a laissées en souvenir.
Suite à un vote sur Facebook, l’équipe de la Station de recherche des iles Mingan a nommé le rorqual à bosse H824 Chewbacca. Les marques de dents d’épaulard ont bien évidemment influencé le choix de ce nom proposé par le public.
Par Camille Bégin-Marchand
H824 est un rorqual à bosse qui se repère facilement grâce à son patron de coloration sous-caudale très particulier. Sa queue est majoritairement blanche, à l’exception du centre, à la jonction entre les deux lobes où l’on peut observer une section noire qui s’estompe en s’éloignant du centre. Le milieu de cette tache est ponctué de quatre plus petites taches blanches situées bien au centre. Son lobe gauche est rogné à la pointe et, sur la pointe du lobe droit, on repère des marques de morsure déjà présentes en 2016. Ces marques seraient attribuées à une attaque par des épaulards. Les extrémités de ses deux lobes sont complètement blanches, délimitées par un tracé noir ondulé. Elle a aussi un X sur son lobe gauche. H824 a été aperçu pour la première fois en 2015 par la Station de recherche des iles Mingan (MICS), l’année de sa naissance, en compagnie de sa mère Quill, un autre rorqual à bosse connu du MICS. Cette année, elle a été photo-identifiée par les assistants de recherche du GREMM le 1erseptembre.
Les baleineaux sont souvent ciblés par les prédateurs tels que les épaulards. Il est très rare d’observer des scènes de chasse sur des cétacés dans la nature. Les attaques d’épaulards sur les baleines à fanons dans l’Atlantique nord-ouest sont documentées grâce aux traits parallèles laissés par les dents de ces prédateurs. On retrouve ces marques surtout sur les nageoires pectorales et sur la queue, que les épaulards agrippent afin de maitriser leur proie. Les attaques sur les baleineaux surviennent principalement au cours de la première migration entre les zones de reproduction situées en eaux chaudes et les zones d’alimentation plus au nord. À ce moment, les baleineaux n’ont que quelques mois.
Certaines études avancent l’hypothèse que la prédation par les épaulards sur les baleines à fanons aurait favorisé l’évolution de la migration chez ces espèces. Les zones de reproduction des rorquals à bosse se trouvent généralement plus éloignées des zones d’alimentation des épaulards. En ce qui concerne les adultes, il est rare que les épaulards chassent les grands rorquals comme les rorquals bleus, les rorquals à bosse ou les rorquals communs, mais ce n’est pas impossible. Les épaulards semblent toutefois préférer les mammifères marins plus petits (baleineaux, petits rorquals, dauphins, pinnipèdes, etc.) et ces préférences varient selon où les individus se trouvent et à quelle population ils appartiennent. Certains auront un penchant pour les petits rorquals alors que d’autres populations préfèreront s’alimenter de phoques ou d’otaries. De plus, ce ne sont pas toutes les populations d’épaulards qui s’alimentent de mammifères marins. Certaines populations se nourrissent exclusivement de poisson. La population appelée Résidente du sud d’épaulard qu’on trouve dans le Pacifique Nord, au large de la Colombie-Britannique et de l’état de Washington, se nourrit presque exclusivement d’une seule espèce, le saumon royal (ou saumon chinook), même si d’autres espèces comme le saumon sockeye sont plus abondants.