Je suis revenu de Gaspé hier, le 12 aout. Mon séjour de 5 jours de photo-identification au large de la Gaspésie est assez décevant. La météo n’a pas été propice et le nombre de baleines qui se trouvent dans le secteur a diminué depuis ma dernière visite. Plusieurs touristes rencontrés dans le parc Forillon se disaient déçus de ne pas avoir observé de baleines lors de leur croisière. La présence des baleines lors d’une sortie, qu’elle soit pour la recherche ou pour le plaisir, n’est jamais garantie… Je constate toujours une baisse dans le nombre de baleines dans ce secteur après leur entrée en nombre en juin et en juillet dans le golfe jusqu’à leur sortie un peu plus tard en saison. C’est un creux de vague normal, puisque les baleines se répartissent ensuite dans l’estuaire, du côté de la Minganie ou ailleurs pour s’alimenter dans leur secteur estival habituel.
Côté météo, la seule belle journée fut dimanche et j’en ai profité pour parcourir le côté nord de la péninsule au large du cap Gaspé jusqu’à la pointe à la Renommée. Rendu là, le ciel s’est encore une fois obscurci et j’ai dû rebrousser chemin. En 5 jours, j’ai donc pu sortir un maigre 12 heures, soit 4 heures le jeudi 8 aout et 8 heures dimanche le 10. J’ai tout de même documenté deux rorquals bleus, dont B151, une femelle nommée Quicksilver que j’avais rencontrée en 2015 au large de L’Anse-à-Valleau. L’autre n’a pas encore pu être appariée, ce serait vraisemblablement une nouvelle venue.
Une autre nouvelle venue se trouve du côté des rorquals à bosse: un petit animal juvénile, probablement un baleineau de l’an passé dont nous n’avions pas de photos de la caudale. Du côté nord de la péninsule, j’ai rencontré quelques rorquals communs. Si ce n’est pas utile pour la photo-identification des grands rorquals, j’ai eu la chance de croiser la route d’un grand nombre de dauphins à flancs blancs au large de L’Anse-à-Valleau. Mais mon plus grand coup de chance fut définitivement la rencontre d’une belle tortue luth que j’ai pu photographier sur sa deuxième sortie, après qu’elle est apparue une première fois tout juste à côté de mon embarcation. La tortue luth est une espèce de tortue marine, et la population de l’Atlantique est en voie de disparition. Sa carapace peut mesurer jusqu’à 1m50! Il faut vraiment avoir de la veine pour arriver directement sur une tortue à 6 milles marins au large de la côte en face de Cap-des-Rosiers. Heureusement que les conditions de vent et de mer étaient excellentes à ce moment précis. Il y a quelques années, j’avais pu en observer une au large de Percé sans pouvoir la photographier. J’ai transmis les photos au Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins.
Voilà un résumé en photos de mon séjour gaspésien.