Avec l’arrivée du printemps, les berges du Saint-Laurent se libèrent de la glace, révélant les carcasses de mammifères marins échouées au cours de l’hiver. Ces carcasses représentent des informations précieuses pour la conservation et la recherche scientifique. Le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins demande la collaboration des riverains et autres utilisateurs du Saint-Laurent pour signaler rapidement la découverte de carcasses au 1-877-7baleine (1-877-722-5346).
Des carcasses qui en disent long
L’examen des carcasses signalées par les témoins nous permet habituellement d’identifier l’espèce. Selon l’espèce et l’état de la carcasse, des bénévoles ou des partenaires du Réseau se rendent sur le site de l’échouage pour recueillir des données supplémentaires, comme le sexe et l’âge de l’animal. Ces données nous permettent de suivre les populations de mammifères marins du Saint-Laurent.
Certaines espèces font l’objet d’un programme de surveillance plus serré. Par exemple, dans le cas des bélugas, Pêches et Océans Canada poursuit un programme d’échantillonnage systématique des carcasses. Si elles sont très fraîches, elles sont envoyées à la Faculté de médecine vétérinaire (FMV) de l’Université de Montréal (Saint-Hyacinthe) pour un examen complet. Cette nécropsie permet de déterminer entre autres la cause de la mort, les pathologies et la contamination par divers produits toxiques. Si l’état de la carcasse ne justifie pas ce déplacement, l’Institut national d’écotoxicologie du Saint-Laurent (INESL) effectue un échantillonnage sur place permettant de déterminer à tout le moins l’âge du béluga, son sexe et les concentrations de divers contaminants dans le gras de l’animal. En 2014, sur 11 carcasses de bélugas, 3 ont été transportées à la FMV et 8 ont été échantillonnées sur place.
La saison de la pêche commerciale
Depuis 2004, le Réseau recense chaque année entre 3 et 20 cas de baleines prises dans des engins de pêche au Québec; certaines sont déjà mortes et d’autres sont encore vivantes au moment du signalement fait par le pêcheur. Grâce à la collaboration des pêcheurs, lorsqu’une baleine en difficulté est signalée, des interventions sont tentées dans le but de secourir les animaux et limiter les pertes d’engins de pêche. Les équipes d’intervention, présentes dans chaque région et spécialement formées, sont composées d’agents des pêches de Pêches et Océans Canada, de gardes de parcs de Parcs Canada ou des gens du MICS (Station de recherche des Îles Mingan) et du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM). Le souhait du Réseau est d’éventuellement impliquer les pêcheurs intéressés à apprendre des techniques sécuritaires pour libérer des baleines, une tâche qui peut comporter de grands risques.
Appel aux citoyens
Le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins existe grâce à l’implication d’une quinzaine d’organisations privées et gouvernementales et d’une centaine de bénévoles. Il a pour mandat d’organiser, de coordonner et de mettre en œuvre des mesures visant à réduire les mortalités accidentelles de mammifères marins, à secourir des mammifères marins en difficulté et à favoriser l’acquisition de connaissances auprès des animaux morts dans les eaux du Saint-Laurent limitrophes du Québec.
Le Réseau compte sur les riverains et les utilisateurs du Saint-Laurent pour rapporter rapidement tout cas de mammifères marins (baleines et phoques) en difficulté ou mort au 1-877-7baleine (1-877-722-5346). Le numéro sans frais permet de joindre en tout temps un responsable du Centre d’appels Urgences Mammifères Marins. Merci de votre précieuse collaboration!