L’après-midi du 16 août 2016, une jeune baleine à bosse, probablement le veau de Fleuret, s’alimentait en surface. J’ai eu l’opportunité unique, avec d’autres observateurs, d’être témoin de cette scène pour le moins fascinante!
C’est elle qui nous a trouvés. Elle est passée à côté de nous et nous la voyions alors en transparence, tel un véritable avion, ses immenses nageoires pectorales blanches déployées rappelant les ailes de cet appareil.
Manifestement fort occupé, le cétacé se déplaçait à grande vitesse sans prêter attention à nous. Sur l’eau sombre se formaient de gros bouillons. La baleine à bosse exécutait les diverses manœuvres typiques de cette manière de s’alimenter : plongées courtes, retours en surface fréquents, roulades sur un flanc avec la gueule grande ouverte, tout y était! Même l’odeur fétide qui accompagne ce comportement…
La baleine décrivait de grands cercles, permettant ainsi de mieux anticiper ses mouvements. L’excitation était à son comble à bord de notre embarcation, car nous ne savions jamais où l’animal allait réapparaître et ce que l’on verrait. Une tête obscure et titanesque parsemée de nodules terminés par des vibrisses? Une moitié de queue noire et blanche? De longues nageoires pectorales gracieuses? Pour nous, le temps s’était arrêté… mais nos montres nous ont trop rapidement indiqué le contraire, annonçant déjà la fin proche de l’expédition. Quelle aventure!
Audrey Tawel-Thibert s’est jointe à l’équipe du GREMM cette année. Dans le cadre du programme de recensement photographique des grands rorquals du parc marin, elle recueille photos et données à bord des bateaux d’excursion. Elle partage aussi ces informations avec l’équipe de rédaction de Baleines en direct.