Le blanc des bélugas réfléchit les rayons du soleil dans l’estuaire, les petits rorquals abondent, le rorqual à bosse Irisept s’alimente copieusement, la variété des observations dans le Saint-Laurent s’élargit de plus en plus! Pour admirer les géants des mers en toute tranquillité, la rive est souvent l’endroit idéal.
La Côte-Nord et quelques endroits en Gaspésie ainsi que dans le Bas-Saint-Laurent permettent d’observer les baleines directement de la berge, avec ou sans jumelles. Sur certains sites, il est même aussi possible de profiter de la présence de naturalistes d’expérience pour répondre à nos questions.
Plonger dans l’observation
De Tadoussac aux Escoumins, comme les côtes plongent abruptement de quelques centaines de mètres, les baleines s’approchent parfois très près de la rive! De multiples endroits sont donc idéals pour les observations.
Les mammifères marins ne manquent pas à Tadoussac. Un petit rorqual circule devant la Pointe de l’Islet en soirée lundi alors que quelques bélugas nagent un peu plus loin. Le lendemain, un autre petit rorqual s’aventure cette fois-ci dans la baie de Tadoussac. Depuis le Centre d’interprétation des mammifères marins, on rapporte les comportements curieux d’un petit rorqual et d’un béluga qui nageaient près l’un de l’autre : « Les deux nageaient en rond, décrit la naturaliste. Impossible de dire s’ils interagissent ensemble, mais c’était intéressant à observer! » Dans le fjord du Saguenay, des dizaines de phoques communs se reposent tranquillement sur les rochers.
L’observation terrestre demande une combinaison de patience et de chance pour voir les animaux. Il faut être au bon endroit, au bon moment! Une grande partie des observations relève simplement du hasard. Aux Bergeronnes, les rochers du Centre d’interprétation et d’observation de Cap-de-Bon-Désir< donnent une vue imprenable sur le fleuve. On y recense au travers la semaine la présence de rorquals communs, de petits rorquals, de marsouin communs et de bélugas.
Le Centre de découverte du milieu marin, situé aux Escoumins, est un autre endroit idéal pour l’observation de la faune. Petits rorquals et bélugas y ont été de passage cette semaine. « Il y avait une dizaine de bélugas ce matin, rapporte une nord-côtière, proche de la côte et à environ deux kilomètres en amont du quai des pilotes! Heureusement qu’ils étaient proches, car on voyait seulement à deux kilomètres au large vu qu’il y avait de la brume. »
Les grands rorquals
La nourriture semble être à la surface dans l’estuaire! Le rorqual à bosse Irisept s’alimentait pendant de longues minutes. Un naturaliste raconte ce moment unique : « On pouvait voir le krill grouiller à la surface! On pouvait voir aussi [sa] gueule grande ouverte, les sillons ventraux distendus, les fanons bien visibles… Elle se roulait sur le côté (toujours du même côté, du côté droit) et on pouvait voir des grands bouts de queue et des parties de ses grandes pectorales… Magique… » Des rorquals communs ont aussi profité du buffet, on en dénombre plusieurs dans l’estuaire dans les derniers jours. Au large, phoques du Groenland et phoques gris sont aussi présents en grand nombre.
Des souffles de la plus grande des baleines, un rorqual bleu, auraient été repérés à Franquelin. Le saut d’un thon rouge ainsi que la présence de quelques marsouins et petits rorquals complètent le tableau dans le secteur. Entre Matane et Pointe-des-Monts, des dizaines de baleines blanches et des marsouins peuvent être aperçus lorsque le brouillard se lève.
Utiliser ses sens pour chercher les baleines
« Aujourd’hui le brouillard s’est levé, commence un observateur chevronné, il y en avait hier et ce matin. Quand il y a plein de brume, ma technique c’est pas le visuel, c’est l’oreille. » En allant tôt le matin à l’anse Saint-George pour chercher les baleines dans la baie de Gaspé, il a la chance d’avoir la tranquillité de son côté. « J’ai été chanceux, tout proche de moi, il y avait des gros souffle et des petits souffles. Je me suis dit que c’était probablement des bosses et des petits rorquals. » Ce sont plusieurs rorquals à bosses, de multiples petits rorquals ainsi que des rorquals communs qui sont observés dans le coin.
Joindre randonnée et observations
Regarder les baleines depuis la rive permet de combiner plusieurs activités à la fois! Lors d’un pique-nique, d’une randonnée ou en se reposant au bord de l’eau, quelques pauses pour tourner nos yeux vers le large permettent d’admirer la faune marine. Mais lorsqu’enfin une baleine frôle les côtes, l’émerveillement est au rendez-vous! Lors d’une promenade au cap Ferré, une fervente admiratrice des cétacés a été éblouie : « Une dizaine de mammifères marins, rorqual commun, marsouins, tous en train de s’alimenter. J’en tremblais de bonheur. »
La préparation d’une sortie d’observation des mammifères marins est sensiblement la même que pour toute activité en plein air : prévoir à boire et à manger, savoir s’orienter ainsi qu’être prêt pour les intempéries. Puisqu’il fait souvent un peu plus frais près de l’eau, il est bon de se préparer des vêtements chauds pour se couvrir lorsque la température descend. Des jumelles permettent de repérer les mouvements dans l’eau à distance. Pas toujours facile de reconnaitre l’espèce de loin! Un guide d’identification des espèces de mammifères marins et des oiseaux, est toujours utile puisqu’on ne sait jamais d’avance les animaux qu’on va observer.
Où sont les baleines cette semaine? La carte des observations
Ces données ont été rapportées par notre réseau d’observatrices et observateurs. Elles donnent une idée de la présence des baleines et ne représentent pas du tout la répartition réelle des baleines dans le Saint-Laurent. À utiliser pour le plaisir!
Cliquez sur les icônes de baleine ou de phoque pour découvrir l’espèce, le nombre d’individus, des informations supplémentaires ou des photos de l’observation. Pour agrandir la carte, cliquez sur l’icône du coin supérieur droit. La carte fonctionne bien sur Chrome et Firefox, mais pas aussi bien sur Safari.
Pour faire apparaitre la liste des observations, cliquez sur l’icône du coin supérieur gauche.
Merci aux collaborateurs et collaboratrices!
Merci aux observateurs et observatrices qui partagent avec nous leur amour pour les mammifères marins! Vos rencontres avec les cétacés et les pinnipèdes sont toujours un plaisir à lire et à découvrir.
Ce sont vos yeux, sur l’eau ou depuis la berge, qui permettent à cette rubrique de voir le jour.
Odélie Brouillette
Marie-Andrée Charleboix
Thalia Cohen-Bacry
Laetitia Desbordes
Véronique Gélinas
Audrey Hébert
Diane Ostiguy
Jade-Audrey Lavergne
Kevin Maltese-Crottier
Yael Medav
Élizabeth Melis
Chloé Pazart
Renaud Pintiaux
Pascal Pitre
Christine Stadelmann
Jean Roy
René Roy
Andréanne Sylvain
Marielle Vanasse
Et à tous les autres!
Merci aussi aux équipes qui partagent leurs observations :
Centre d’éducation et de recherche de Sept-Îles (CERSI)
Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM)
Réseau d’observation des mammifères marins (ROMM)
Réseau québécois d’urgence pour les mammifères marins (RQUMM)
Station de recherche des Îles Mingan (MICS)
Vous souhaitez vous aussi partager vos observations?
Vous avez observé des mammifères marins dans le fleuve Saint-Laurent? Qu’il s’agisse d’un souffle au large ou de quelques phoques, écrivez-nous et envoyez-nous vos photos à [email protected]!