Je suis en kayak et j’ai vu…
Le 22 juillet, le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins reçoit un signalement de la part d’un kayakiste se promenant au parc national du Bic. Il a trouvé une carcasse de béluga à la dérive entre l’ilet au Flacon et le cap à l’Original, les photos du kayakiste confirment la situation.
Carcasses à la dérive ou encore morceaux de marsouin, chaque année, de nombreux cas sont rapportés au Réseau par des kayakistes qui font ces observations inusitées. En 2013, un kayakiste a contacté le Réseau pour signaler une carcasse de béluga à la dérive dans le parc national du Bic encore une fois. Des ballons de fête trainant sur l’eau non loin de là se sont vite transformés en «bouée de signalisation». Ainsi, nous avions pu suivre la carcasse et l’identifier lorsqu’elle s’est échouée quelques jours plus tard.
Malheureusement, dans la plupart des cas, il n’est pas évident pour les kayakistes d’aviser le Réseau au moment de l’observation, que ce soit par absence de moyen de communication sur l’eau, ou par manque d’informations sur l’organisme à contacter. De plus, les guides de kayak doivent prendre en compte la gestion de leur groupe et de leur temps de sortie.
Dès que possible, les kayakistes peuvent téléphoner au Réseau pour signaler leur observation. Il est important de noter la localisation de la carcasse et, idéalement, une position GPS, la direction de dérive ou de nage de l’animal et la condition météo au moment de l’observation. Ces informations sont précieuses et nous permettent d’établir un plan d’intervention approprié pour la résolution du cas.
Et ce béluga au Bic, alors ?
Suite à l’observation du kayakiste, le béluga a continué sa dérive vers l’est en longeant la côte de l’anse à Mouille-Cul. Le lendemain, il a été signalé échoué à proximité du Domaine Floravie. Grâce à la collaboration du personnel du Domaine, de nos bénévoles et de l’Institut national d’écotoxicologie du Saint-Laurent, la carcasse fraiche a pu être récupérée et acheminée à la Faculté de médecine vétérinaire où elle sera nécropsiée. À l’heure actuelle, les causes de la mort du béluga demeurent inconnues. Avec ce cas, le nombre de carcasses de béluga retrouvées cette année dans le Saint-Laurent s’élève à 9.
La saison estivale bat son plein !
De nombreuses personnes sortent leur kayak pour faire l’observation de mammifères marins ou pour le plaisir de s’abandonner aux eaux du Saint-Laurent. On rappelle toutefois que de nouvelles règles régissent l’observation des mammifères marins depuis le 11 juillet 2018, et ce, partout au Canada. Une distance de 400 m entre les embarcations de tout type et les espèces menacées ou en voie de disparition et de 200 m pour l’ensemble des baleines dans l’estuaire du Saint-Laurent doit être conservée. Dans le cas où des bélugas un peu curieux s’aventurent près des kayaks, il est préconisé de ne pas s’arrêter et de continuer de pagayer, en prenant soin de ne pas couper la trajectoire des bélugas, pour rétablir la distance de sécurité de 400 m.