Les balanes sont des crustacés sessiles au stade adulte, c’est-à-dire qu’elles doivent se fixer à une surface comme une roche, un navire… ou une baleine ! Les rorquals à bosse, les baleines noires et les baleines grises sont particulièrement visés par les balanes, probablement et en partie en raison de leur lenteur. Par moments, il pourrait y avoir jusqu’à 450 kg de balanes sur un seul rorqual à bosse ! Leur présence est cependant rarement gênante pour les baleines.
Au stade larvaire, une balane peut adhérer à la peau d’une baleine en sécrétant une colle puissante. Elle produit ensuite des plaques calcaires qui lui donnent sa rigidité. En croissant, elle s’ancre dans la peau des baleines, qui est tirée vers l’intérieur de la balane. Ainsi, lorsque la balane tombe — par mort naturelle, par un changement de température et de salinité de l’eau ou à la suite d’un impact — un morceau de peau de la baleine serait entrainé avec elle. Ces blessures laissent-elles des cicatrices permanentes et peuvent-elles servir à la photo-identification ?
En plus de 30 ans, la nageoire caudale du rorqual à bosse Capone n’a pratiquement pas changé : les cercles laissés par des balanes sont encore bien visibles, ce qui indique qu’elles peuvent effectivement laisser des marques permanentes. Mais est-ce toujours le cas ? La cicatrisation dépend-elle de l’âge de la baleine, de la pigmentation de sa peau ou de la durée d’ancrage de la balane ? Les études le diront.