En ce début d’automne, les phoques nordiques qui passent l’hiver dans les eaux du Saint-Laurent reviennent du Nord. Souvent fatigués, ou en mue, ces animaux profitent des berges, faute d’avoir une banquise, pour se reposer. Les riverains se demandent alors parfois, en les croisant, si ces animaux sont en difficulté.
C’est le cas d’un ornithologue qui a observé à Rimouski, dans les herbes longues, un phoque du Groenland vendredi dernier. L’observateur a vite remarqué que le phoque était bien alerte; alors qu’il s’est approché par curiosité, l’animal a grogné en sa direction. Ce comportement rappelle l’importance de garder ces distances.
Ces animaux sauvages peuvent réagir par des comportements d’agressivité si on les approche. Il est demandé de rester à plus de 50 m lorsqu’un phoque est échoué sur le rivage. Il s’agit d’une consigne de sécurité pour l’observateur, mais aussi pour minimiser le dérangement de ces mammifères marins qui ont besoin de tranquillité, sur leur route migratoire.
Dos bleu à l’horizon
Une autre espèce de phoque nordique a été signalée à Saint-Jean-Vianney, en amont du Saguenay : le phoque à capuchon. Un jeune, qu’on surnomme « dos bleu », semble avoir été surpris par la présence d’un observateur se promenant en véhicule tout-terrain. On reconnait le « dos bleu » par son pelage bleu gris et son masque facial foncé.
Selon les images qui ont été envoyées au centre d’appels d’Urgences Mammifères Marins, le jeune animal semble lui aussi avoir été surpris par l’arrivée du véhicule, après quoi il s’est rapidement enfui loin de la source de stress. Un autre exemple qui démontre l’importance de partager les berges avec les phoques!
Les phoques à capuchon de l’Atlantique nord-ouest naissent sur la banquise en mars, au nord de Terre-Neuve et au sud du Labrador. La période d’allaitement du phoque à capuchon est la plus courte de tous les mammifères. Les petits sont nourris par leur mère pendant quatre jours seulement! Après la saison de reproduction hivernale, ils se dispersent pour se nourrir et migrent vers des zones de mue au sud-est du Groenland. Après la mue en juillet, ils migrent le long du Groenland où ils se nourrissent avant de retourner dans les aires de reproduction et de mise bas à la fin de l’hiver.
Il n’est pas rare d’observer de jeunes phoques à capuchon à l’extérieur de cette aire de distribution documentée. Les jeunes n’effectuent pas obligatoirement la même migration que les adultes et peuvent errer dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent tout au long de la saison estivale.
Partager son temps entre la terre et la mer
Il n’y a pas que des migrateurs dans nos eaux! Les marcheurs du secteur de Penouille dans le Parc national Forillon en Gaspésie ont remarqué la présence d’un phoque commun sur le rivage pendant une journée. L’animal semblait paisiblement allongé dans la vase. Il a repris le large quelques heures après. Le phoque commun est un résident du Saint-Laurent et n’entreprend pas de migrations annuelles.
Les différentes espèces de phoques partagent leur temps entre la mer et la terre. Il est donc tout à faire normal de les observer pendant nos balades en bordure du Saint-Laurent! Que faire si vous en voyez un? Gardez vos distances, gardez vos chiens en laisse, et quittez le secteur dès que possible. Ces animaux sauvages choisissent le rivage pour s’y reposer.