Deux carcasses de dauphins à flancs blancs ont été découvertes à Sainte-Flavie le 21 mars dernier. Un résident de la ville du Bas-Saint-Laurent, bénévole d’Urgences Mammifères Marins en a fait la découverte lors de sa marche quotidienne. La première carcasse était enfouie sous la glace et la neige, mais son crâne visible a pu attirer l’attention du marcheur. La deuxième, à quelque 500 m de là, était découverte et en état de décomposition avancée.
Dauphin ou marsouin?
Aux dires de l’observateur, tout pointait comme si la première carcasse était celle d’un dauphin à flancs blancs, et l’autre, celle d’un marsouin commun. La responsable d’enregistrer les signalements au 1-877-7baleine a toutefois procédé à une analyse minutieuse des photos des deux crânes et surtout, à la comparaison des données de longueur prises sur les carcasses avec celles de la littérature.
D’abord, les dents et la forme des rostres (ou bec) concordent toutes deux avec le dauphin à flancs blancs. Selon les données transmises par la biologiste du Centre d’éducation et de recherche de Sept-Îles, Anik Boileau, les marsouins communs ont généralement de 22 à 28 paires de dents et les dauphins à flancs blancs, de 29 à 40 paires.
En ce qui a trait à la longueur, les mesures prises par le bénévole sont de 2,90 m pour la première carcasse et de 2,35 m pour la deuxième. Or, toujours selon les connaissances des experts, la plus grande taille enregistrée pour un marsouin commun dans le Saint-Laurent est de 1,83 m. Plus de doute: les deux carcasses sont bien celles de dauphins à flancs blancs.
Un visiteur occasionnel
Le dauphin à flancs blancs est un visiteur régulier du golfe du Saint-Laurent, mais plus rare dans l’estuaire. Particulièrement abondant, il est fréquemment observé en Gaspésie et s’approche des côtes en été et à l’automne. Sans pouvoir le confirmer, il est probable que ces deux dauphins, en plus de celui rapporté mort le 1er février dans le même secteur, proviennent du groupe de quelques centaines venues dans la région de Tadoussac le 5 novembre 2016.
Les carcasses ont été laissées sur la berge puisqu’il n’existe pas de programme de récupération et d’analyse détaillée des carcasses de dauphins. La cause de mortalité ne pourra donc pas être identifiée. Les fortes marées du printemps à venir vont probablement entrainer les carcasses vers le large.