Des travaux du comité scientifique de la récente réunion annuelle de la Commission baleinière internationale (CBI) ont porté sur le marsouin vaquita (Phocoena sinus). Aujourd’hui, c’est probablement l’espèce de cétacé la plus menacée au monde, après la disparition du dauphin du Yangtsé, espèce déclarée disparue fin 2008. Il figure sur la liste rouge de l’Union internationale (IUCN) en tant qu’espèce « en danger critique d’extinction ».
Ce marsouin, qui vit dans le nord du golfe de Californie, est le plus petit cétacé au monde (moins de 1,50 m pour 50 kg), vivant près des côtes dans des fonds inférieurs à 40 m. Il est essentiellement victime de prises accidentelles dans des filets de pêche maillants, particulièrement dangereux pour les nouveaux nés. Avec 567 individus en 1997, l’espèce a été estimée en 2008, selon deux études différentes, entre 150 et 250 individus. Plus d’une trentaine par an sont pris dans les filets. Selon les scientifiques, la population aurait atteint un seuil critique pour sa survie et il resterait très peu de temps pour la sauver.
En 1997, une aire marine protégée a été créée dans la partie nord du golfe et dans le delta du fleuve Colorado, avec des recommandations concernant les méthodes de pêche. En 2005, la création d’un sanctuaire, couvrant 80 % de l’aire de répartition du vaquita, interdit l’usage des filets maillants et introduit des méthodes et filets de pêche moins dangereux pour lui. Ces mesures accompagnées de campagnes de sensibilisation et d’éducation n’ont emporté qu’une adhésion partielle des pêcheurs locaux. À titre de compensation, un million de dollars a été attribué aux pêcheurs affectés par les gouvernements mexicain et états-unien.
Le projet de mise en place d’un dispositif d’hydrophones permettrait un meilleur suivi de la population. Celui d’étendre la surface du sanctuaire et de bannir totalement les filets maillants constitue un défi majeur face aux enjeux économiques et politiques liés au secteur de la pêche.
Population orientale de la baleine franche du Pacifique Nord: 28 individus identifiés
La population orientale de baleines franches du Pacifique Nord (Eubaleana japonica) a été recensée par une équipe de scientifiques de l’Alaska et estimée entre 28 et 31 individus. Ces travaux ont été publiés en mai dernier dans Biology letters. Réalisés par photo-identification, relevés aériens et analyses génétiques, ils répertorient 20 mâles et 8 femelles. Ils confirment le classement de l’Union internationale (IUCN) de cette espèce « en danger de disparition ».
Cette population a été décimée par la chasse intensive menée au 19e siècle, avec une estimation de 26 000 à 37 000 individus capturés entre 1839 et 1909, et par la chasse illégale de l’Union Soviétique des années 1960. Avec un si petit nombre de femelles, la capacité de survie de cette population est considérée très faible. Elle est menacée aujourd’hui par le risque de collision avec les navires, ses routes migratoires croisant une voie maritime. L’ouverture probable du passage du Nord-Ouest libre de glace à l’année constituerait une pression supplémentaire sur cette population.[Cousteau, Nature, Echo du dauphin, Le Figaro, Physorg, Biology letters, IUCN Red list]
En savior plus
Sur le site de Cousteau : Conservation de la Vaquita au Mexique
Sur le site de Nature (en anglais seulement) : Endangered-porpoise numbers fall to just 250
Sur le site de l’Echo du dauphin : Vaquita – Focus sur la menace
Sur le site du Figaro : Baleines: extinction en Pacifique nord ?
Sur le site de Physorg (en anglais seulement) : World’s smallest whale population faces extinction
Sur le site de Biology letters (en anglais seulement) : The world’s smallest whale population?
Sur le site de IUCN Red List (en anglais seulement) : Phocoena sinus
Sur le site de IUCN Red List (en anglais seulement) : Eubalaena japonica