Le béluga de la rivière Népisiguit… à l’Île-du-Prince-Édouard

Des étudiants en plongée sous-marine professionnelle ont été bien surpris d’être rejoints par un béluga lors d’une sortie dans le port de Summerside! Cette espèce est rarement observée du côté de l’Île-du-Prince-Édouard. La nouvelle diffusée sur CBC a attiré l’attention de l’équipe du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM). En comparant les images prises par le journaliste avec celles prises au cours des deux dernières années, les spécialistes des bélugas ont pu confirmer leur doute : il s’agit bien de «Nepi».

Ce béluga avait causé bien des émois en se retrouvant pris dans la rivière Népisiguit, au Nouveau-Brunswick, en juin 2017. Une importante opération de relocalisation avait été tentée, dans l’espoir que ce jeune mâle rejoigne à nouveau les siens et participe au rétablissement de sa population, celle du Saint-Laurent.

Or, en juillet 2018, Nepi a été observé à Ingonish, en Nouvelle-Écosse. Il était alors en compagnie d’un autre béluga mâle appartenant à la population des bélugas du Saint-Laurent. Puis, plus de nouvelles jusqu’au 7 décembre, où les étudiants du Holland College ont pu observer de près l’animal, cette fois sans compagnon.

«C’est une bonne nouvelle de le voir en bon état de chair. Par contre, c’est inquiétant de le trouver encore dans les Maritimes», constate Robert Michaud, directeur scientifique du GREMM et coordonnateur de l’opération de relocalisation du béluga en 2017. «Ce qui est le plus inquiétant, c’est de le voir aller à la rencontre des humains», déplore-t-il. La plupart des cas de bélugas observés hors de leur secteur se sont soldés par des morts accidentelles. «Les bélugas sont des animaux sociaux. Lorsqu’ils sont seuls, ils recherchent la compagnie d’autres espèces, mais parfois des bateaux et des humains. Et cette relation de proximité est trop souvent fatale», explique-t-il.

Depuis l’observation du 7 décembre, le béluga n’a pas été observé à nouveau. «Si vous voyez le béluga sur l’eau, gardez vos distances et ralentissez, pour sa sécurité et la vôtre», rappelle Robert Michaud. Selon la Règlement sur les mammifères marins de la Loi sur les pêches du Canada, il est interdit de nager volontairement avec les mammifères marins et une distance de 100 mètres doit être conservée entre les embarcations et les animaux.

Si vous voyez un béluga dans la région des Maritimes, contactez la Marine Animal Response Society (MARS) au numéro sans frais 1-866-567-6277.

20 juillet 2018 | Le béluga de la rivière Népisiguit: bien vivant!

Bonne nouvelle ! Le béluga qui était pris dans la rivière Népisiguit au Nouveau-Brunswick, et qui avait été relocalisé dans l’estuaire du Saint-Laurent le 15 juin 2017, a été revu ! Au cours de cette opération sans précédent, l’animal piégé dans le fleuve a été capturé et transporté par avion jusqu’à Rivière-du-Loup, puis relâché dans les eaux du Saint-Laurent au large de Cacouna. La population de bélugas du Saint-Laurent est en voie de disparition. L’opération visait à déterminer la faisabilité et les défis d’une telle opération de relocalisation, ainsi que les chances de succès pour un jeune béluga solitaire de réintégrer à long terme un groupe social et de contribuer ainsi au rétablissement de la population.

« Selon les images qui nous ont été transmises, le béluga de Népisiguit semble en bonne santé. Il a l’air vigoureux, il nage bien », confirme le Dr Stéphane Lair, spécialiste vétérinaire de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal.

L’équipe a toutefois été surprise de constater que l’animal se trouvait loin de l’endroit où il avait été relâché, dans l’aire de répartition estivale des bélugas du Saint-Laurent. Le 14 juillet, le béluga a été identifié à Ingonish, au large du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, par Catherine Kinsman du Whale Stewardship Project : « J’ai été appelée pour donner une conférence au sujet des deux bélugas hors secteur. En regardant une vidéo d’eux, j’ai pensé que les cicatrices sur la peau du béluga gris m’étaient familières. Puis, j’ai comparé avec les photos du béluga de Népisiguit. J’étais si contente de l’identifier!» L’autre béluga mâle avec qui il est observé reste non identifié.

Mise à jour: Les deux bélugas ont quitté le secteur d’Ingonish, en Nouvelle-Écosse, et n’ont pas été revu depuis le 24 juillet. 

« Nous soupçonnions que le béluga avait survécu à l’opération et nous pouvons maintenant le confirmer. Cela soulève toutefois des questions quant à savoir si cet animal contribuera un jour au rétablissement du béluga du Saint-Laurent », se questionne Véronique Lesage, chercheuse scientifique et spécialiste du béluga à Pêches et Océans Canada.

Les autorités et les chercheurs se préoccupent du bien-être de ces bélugas isolés, étant donné le degré d’interactions qu’ils ont avec les humains dans les Maritimes. « Nous avons souvent des animaux vagabonds, comme ceux-ci, à l’extérieur de l’estuaire du Saint-Laurent et ils peuvent devenir une source de fascination pour le public », dit Tonya Wimmer, directrice générale de la Marine Animal Response Society (MARS). « Il est important que les gens restent à une distance sécuritaire pour eux et les animaux, au moins 100 mètres, selon le nouveau règlement fédéral sur les mammifères marins. » Les deux bélugas d’Ingonish sont surveillés de près par les agents des pêches de Pêches et Océans Canada.

L’aventure du béluga Népisiguit n’est donc pas terminée. « Il a fallu attendre longtemps pour avoir des nouvelles de ce béluga et nous aurions préféré qu’il reste avec d’autres bélugas dans l’estuaire du Saint-Laurent. Nous tenterons de recueillir plus d’informations sur ce béluga vagabond afin de comprendre pourquoi il s’est éloigné de l’estuaire du Saint-Laurent et s’il y retournera éventuellement », affirme Robert Michaud, directeur scientifique du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) et coordonnateur de l’opération de relocalisation.

Il est rappelé au public qu’il est illégal de s’approcher de ces animaux à moins de 100 m et de tenter de les nourrir, de nager ou d’interagir avec eux. « Pour augmenter les chances que ces animaux reviennent avec les leurs, il nous faut minimiser les interactions avec eux », ajoute Robert Michaud.

Rappel des évènements de 2017

Le 2 juin 2017, la Marine Animal Response Society (MARS) a reçu le signalement d’un béluga remontant la rivière Népisiguit, près de Bathurst, au Nouveau-Brunswick. La baleine n’était pas encline à quitter la rivière et sa santé se détériorait. Puisque la population de bélugas du Saint-Laurent est classée « en voie de disparition » et qu’elle est considérée en déclin depuis le début des années 2000, la survie d’un individu pourrait avoir une influence sur le rétablissement de la population. Suite à une consultation entre la MARS, le GREMM, Pêches et Océans Canada et les vétérinaires de l’Université de Montréal, de l’Aquarium de Vancouver et de l’Aquarium John G Shedd de Chicago, il a été décidé que l’animal devrait être capturé et relocalisé dans l’estuaire du Saint-Laurent afin de déterminer s’il était possible de réintégrer un béluga vagabond dans sa population natale.

Le 15 juin, le béluga a été capturé dans le fleuve, transporté à l’aéroport de Bathurst où il a été transporté à Rivière-du-Loup tout en étant réhydraté, puis amené au port de Gros-Cacouna, où il a été embarqué sur un petit bateau et relâché dans l’eau au sein d’un groupe de bélugas de l’estuaire du Saint-Laurent. Une balise posée sur le dos du béluga a transmis des positions satellites pendant 19 jours après la remise à l’eau. Le dernier signal du béluga de Népisiguit a été reçu le 4 juillet 2017.

Béluga de Nepisiguit : sans nouvelle depuis le 4 juillet!

Le 4 juillet en soirée, l’équipe de recherche du GREMM n’a pas reçu les transmissions de la balise satellite posée sur le flanc droit du béluga. Espérant un problème temporaire, les chercheurs ont patienté deux autres journées avant de devoir se résoudre au constat suivant : le contact avec le béluga est perdu.

Quelques hypothèses peuvent expliquer la situation : la balise peut être brisée ou en panne; elle peut s’être détachée du dos du béluga; ou le béluga est mort et il a coulé ou flotte sur le dos et la balise se retrouve submergée en tout temps, l’empêchant de transmettre son signal.

La première hypothèse semble peu probable pour les chercheurs. La deuxième, elle, pourrait être plus plausible : en 2015, le projet de recherche «Sur la trace des bélugas», qui visait à mieux connaitre l’utilisation hivernale du territoire par les bélugas, n’avait pas donné les résultats escomptés. Ce projet utilisait également une balise satellite de type LIMPET (Low Impact Minimally Percutaneous Electronic Transmitter) et la rétention des balises n’avait pas excédé 13 jours. Pour la mise en place de la balise sur le béluga de Nepisiguit, l’équipe a donc tenté une technique de pose différente. Cette technique est entre autres utilisée en Alaska sur la population de béluga de Cook Inlet, et permet d’obtenir des suivis durant 60 à 130 jours. Dans le cas du béluga de Nepisiguit, le suivi aura duré 19 jours.

Enfin, l’hypothèse du décès de l’animal pourrait se confirmer si la carcasse du béluga venait à s’échouer sur les berges. Il serait alors possible que la transmission reprenne en indiquant la position de la carcasse ou que la carcasse soit repérée et rapportée au centre d’appel d’Urgences Mammifères Marins au 1-877-7baleine.

Lors de la remise à l’eau le 15 juin dernier, les vétérinaires avaient émis un pronostic réservé. Ils s’inquiétaient particulièrement du débalancement des électrolytes dans sa formule sanguine et doutaient qu’il parvienne à se rétablir. Toutefois, le béluga avait jusqu’ici déjoué les pronostics en poursuivant son parcours, nageant plus de 570 km à travers l’estuaire.

«Rien n’est joué pour le moment», rappelle toutefois Robert Michaud, directeur scientifique du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins et coordonnateur de la tentative de sauvetage du jeune béluga. «Si l’animal est toujours en vie, mais que sa balise est tombée, celle-ci aura laissé une cicatrice sous sa crête dorsale qui devrait nous permettre de le reconnaitre facilement. Notre saison avec les bélugas commence et nous garderons l’œil bien ouvert.»

L’histoire du béluga ne s’arrête donc pas avec la fin de la balise. Bien des développements peuvent encore survenir, et déjà, l’opération de sauvetage a permis de tester
des hypothèses et de faire progresser la science.

En rappel :

2 juin: la Marine Animal Response Society recevait le signalement d’un béluga en cavale dans la rivière Nepisiguit, près de Bathurst, au Nouveau-Brunswick.
7 juin : Le béluga ne peut plus sortir par lui-même de la rivière. Le plan de déplacement se prépare.
8 juin : Des experts de Pêches et Océans Canada et de la Marine Animal Response Society sont sur les lieux pour évaluer les différentes options pour le déplacement.
9 juin : Dévoilement du plan de relocalisation du béluga vers le Saint-Laurent. Il aura fallu six jours pour réunir le matériel, les ressources humaines, la bonne vitrine météo et tous les éléments nécessaires à l’intervention.
15 juin : jour de l’intervention, retour dans le Saint-Laurent
3 juillet : le béluga se trouverait au large de Longue-Rive.
4 juillet : fin de la réception des positions satellites

4 juillet 2017 : une visite dans le parc marin

Le béluga poursuit ce qui ressemble à une exploration de l’estuaire. Depuis le 30 juin, le béluga a remonté le fleuve jusqu’au parc marin Saguenay–Saint-Laurent, où il a effectué une courte visite. Dans la nuit du 2 au 3 juillet, le béluga se trouvait en face du cap Bon-Désir, dans le parc marin. Cette nuit, les positions le situaient à nouveau plus en aval, près de Longue-Rive, Côte-Nord

30 juin: À nouveau à la limite de l’aire de répartition estivale

Voilà maintenant deux semaines que le béluga coincé dans la rivière Nepisiguit, au Nouveau-Brunswick, nage à nouveau dans l’estuaire du Saint-Laurent. Les membres de l’équipe ayant participé à l’intervention sont soulagés de constater que le béluga continue de nager à un bon rythme. Depuis le relâchement du béluga au large de Cacouna, le patron de réception des positions envoyées par la balise satellite posée sur son dos est stable. Les positions sont envoyées par la balise durant une courte période le soir, ne donnant accès aux chercheurs qu’à un aperçu des déplacements du béluga au cours de la journée, ce qui rend les possibilités de repérer la baleine en mer très faibles.

Robert Michaud, directeur scientifique du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins, espère pouvoir observer le béluga bientôt : «Le béluga nous tient encore en haleine, chaque soir, lorsque nous recevons les dernières positions. Où sera-t-il demain? Aurons-nous accès à une plus grande fenêtre de points GPS pour mieux pouvoir le suivre? A-t-il rejoint un groupe? Toutes ces questions nous taraudent.»

Au cours des trois derniers jours, le béluga de Nepisiguit a exploré la portion nord est de l’estuaire. Hier soir, les positions satellites le situaient à la limite de l’aire de répartition estivale, soit au nord de Forestville. Puisqu’il est encore tôt dans l’été, il est possible que la baleine se tienne plutôt dans l’aire de répartition printanière, celle-là moins connue par les chercheurs.

27 juin: La position se stabilise

Après un court séjour du côté de la Côte-Nord, le béluga de Nepisiguit se trouve à nouveau du côté de Trois-Pistoles, rive sud, depuis la fin de la semaine dernière. Sa présence dans ce secteur fortement fréquenté par les bélugas fait espérer aux chercheurs que le béluga est en communication et peut-être même en contact physique avec d’autres membres de son espèce. Le patron de transmission de positions satellites d’une durée relativement courte le soir se poursuit.
Une patrouille en mer devrait pouvoir se faire jeudi et vendredi, si les prévisions météo continuent d’être favorables

23 juin: Une première visite vers la côte nord

Le béluga de Nepisiguit a fait sa première visite du côté de la rive nord. Hier (22 juin), le jeune béluga a entrepris sa première «traversée» de l’estuaire. Après avoir passé quelques jours au large de Saint-Fabien, il se trouvait hier soir à quelques kilomètres au large des Petits Escoumins. Encore une fois, la période de transmission fut relativement courte (20h19 à 23h09) mais la distance parcourue au cours de la dernière journée est assez importante. Ces indications demeurent bien minces pour juger de la condition de l’animal qui n’a toujours pas été revu. Relâché le 15 juin dernier, le béluga de Nepisiguit se déplace toutefois librement dans l’estuaire du Saint-Laurent depuis une semaine. Ceci constitue en soi un signe encourageant pour les chercheurs qui attendent impatiemment d’aller à sa rencontre.

22 juin: Le jeune béluga poursuit son «exploration» de l’estuaire

Les signaux reçus de la balise satellite hier soir (21 juin) situent le béluga toujours au large de Saint-Fabien. Après une brève escapade au large la veille (20 juin), le béluga s’est rapproché de l’ile Bicquette pour remonter ensuite vers Saint-Fabien. La période de réception des signaux (20h12 à 23h31) demeure relative courte suggérant que notre béluga passe encore beaucoup de temps en surface. Le vent souffle toujours du sud-ouest repoussant encore nos patrouilles en mer. À suivre.

21 juin: Une mauvaise météo, mais de bonnes positions

Le jeune béluga de Nepisiguit remis à l’eau à Cacouna le 15 juin dernier se trouvait hier soir (20 juin) toujours en face de Saint-Fabien. Nouvelle encourageante, il a toutefois «pris le large», c’est-à-dire qu’il a changé sa trajectoire des derniers jours qui le dirigeait vers l’aval, jusqu’à la limite de l’aire estivale des bélugas. Au cours de la dernière journée, le béluga s’est plutôt éloigné de la côte pour se retrouver en plein centre de l’estuaire.

Les signaux transmis par la balise satellite fixée au dos du béluga permettent de reconstituer la trajectoire du béluga. La trajectoire continue vers l’aval des derniers jours avait soulevé des inquiétudes auprès des chercheurs. Ils se demandaient si le béluga était en mesure de nager contre le courant ou de se tenir sur place ou s’il allait poursuivre sa trajectoire et sortir du secteur fréquenté en été par le béluga.

Depuis seulement 6 jours, le béluga de Nepisiguit est de retour dans son habitat naturel. Les chercheurs rappellent que la situation du béluga demeure critique et qu’il pourrait prendre plusieurs semaines pour rétablir ses forces et réintégrer une vie «normale» de béluga. Les mouvements enregistrés hier ont toutefois été reçus comme un signe encourageant, car il est toujours dans un secteur fortement fréquenté par les bélugas et il semble être en mesure de nager activement dans le courant.

Encore une fois, la météo empêche les chercheurs de patrouiller dans le secteur. Une histoire à suivre.

20 juin: Encore peu de nouvelles

Hier soir (19 juin), le jeune béluga de Nepisiguit rapatrié le 15 juin dans le Saint-Laurent se trouvait au large de Saint-Fabien, près de 65 km en aval de Cacouna, là où il avait été relâché.

Les signaux satellites reçus hier soir continuent de suivre le même patron: nous recevons des signaux sur une courte période (entre 20h09 et 23h26), ce qui suggère que le béluga passe beaucoup de temps près de la surface, du moins en soirée. Depuis le 17 juin, sa trajectoire continue de se diriger vers l’aval. Il a maintenant atteint Saint-Fabien. Si cette région est utilisée régulièrement par les bélugas durant l’été, elle se trouve très près de la limite aval de l’aire estivale.

Le patron des transmissions reçues et la trajectoire du béluga nous laissent croire que le béluga n’est peut-être pas assez fort pour nager contre le courant ou même pour se maintenir en place. On rappelle qu’au moment de la capture et lors de la remise à l’eau, les vétérinaires qui ont accompagné l’opération avaient émis un pronostic réservé.

Les prochains jours seront critiques. On ne sait toujours pas si le béluga est en mesure de manger ou s’il a rejoint d’autres bélugas. Encore aujourd’hui, la météo n’a pas permis de reprendre les patrouilles en mer. Nous attendons les prochains signaux.

19 juin: Des positions encore rapprochées

Entre la dernière position obtenue samedi soir, près de l’Ile Blanche (17 juin 23h13) et la première de dimanche (18 juin 20h18), le béluga a parcouru 24 milles nautiques en aval.

Encore une fois, la période de transmission a été relativement courte (20h18 – 22h53). La balise attachée au béluga a été programmée pour envoyer 250 signaux par jour et elle envoie ces signaux à chaque fois qu’elle est exposée à la surface. Le béluga semble donc encore se reposer beaucoup.

Aux dernières nouvelle, le béluga de Nepisiguit se trouvait devant Trois-Pistoles. Ses déplacements se situent à la limite de l’aire estivale de la communauté des femelles de la rive sud, et se trouvent dans les intervalles de distance normales pour un jeune.

Le brouillard et le vent ne nous ont pas permis de patrouiller en mer encore aujourd’hui.

18 juin: Le jeune béluga de Nepisiguit se trouvait hier soir (17 juin) au large de l’Ile Blanche

Relâché au large de Cacouna depuis un peu plus de deux jours, le jeune béluga de Nepisiguit se trouvait hier soir (17 juin) au large de l’Ile Blanche. Encore une fois, la période de transmission a été relativement courte, soit de 20h43 à 23h13. Ceci laisse croire aux chercheurs que le béluga passe encore beaucoup de temps en surface.

La distance parcourue, plus de 10 mille marins, et le secteur dans lequel il se trouve sont toutefois encourageants. Ce secteur, situé dans les limites du parc marin Saguenay—Saint-Laurent est fortement fréquenté par les bélugas juvéniles. Si la condition du jeune béluga s’améliore, un de ses défis sera de se lier à un groupe social. Les bélugas sont non seulement des animaux grégaires, ils sont surtout des animaux sociaux. À son âge, on estime selon sa longueur (2,40 m) qu’il a entre 2 et 3 ans, le béluga de Nepisiguit devrait être au sein d’un groupe de femelles accompagnées de jeunes et passer de plus en plus de temps avec des juvéniles.

Nous espérons pouvoir reprendre les patrouilles en mer dès demain si la météo maritime le permet.

17 juin: Mise à jour sur le suivi du jeune béluga de la Rivière Nepisiguit

Après une longue journée d’attente, nous avons reçu hier soir (16 juin) des signaux de la balise satellite du jeune béluga de la rivière Nepisiguit (Bathurst NB) ramené dans l’estuaire du Saint-Laurent et relâché au large de Cacouna jeudi le 15 juin. Bonne nouvelle, le béluga nage toujours vers l’amont. À la dernière position reçue à 21h48, il se trouvait dans un secteur régulièrement fréquenté par des bélugas. Nous ne savons toutefois pas si il s’est joint à un groupe de bélugas. Des patrouilles en mer par l’équipe du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), à bord du Bleuvet, seront effectuées au cours des prochains jours pour tenter d’établir un contact visuel avec le béluga.

Le patron actuel de réception des signaux pourrait toutefois rendre la tache difficile. Comme ce fut le cas le premier jour du suivi, nous avons obtenu des localisations seulement pendant quelques heures hier, en fait entre 20h00 et 21h48. La balise attachée au béluga a été programmée pour envoyer 250 signaux par jour et elle envoie ces signaux à chaque fois qu’elle est exposée à la surface. Il est possible que le béluga, se remettant de son aventure, passe beaucoup de temps en repos, près de la surface. La balise alors pourrait transmettre tous ses signaux en quelques heures seulement. Son cycle de transmission recommence à minuit heure universelle soit 20h00 au Québec. Si notre hypothèse est bonne et que le béluga va bien nous devrions avons des nouvelles de lui seulement en fin de soirée.

L’équipe est très encouragée par ces premières nouvelles. Nous demeurons toutefois prudent sur le pronostique à long terme. Une histoire à suivre.

15 juin: Le béluga de la rivière Nepisiguit nage maintenant dans le Saint-Laurent

Grâce au travail collaboratif du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins,de la Marine Animal Response Society, de la Martime Marine Network Response, du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins, des Équipe des Sciences, Équipe de Conservation et Protection et Équipe de Gestion de Pêches et Océans Canada région du Golfe et Pêches et Océans Canada région du Québec, de Parcs Canada, de Transports Canada, de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, du Vancouver Aquarium, du Shedd Aquarium, du Whale Stewardship Project, du port de Gros-Cacouna, d’Arrimage Québec, de l’Aéroport de Rivière-du-Loup et de l’Aéroport de Bathurst, les services policiers de Bathurst et de Rivière-du-Loup, du Centre de remorquage 2000 et de tous les bénévoles sur place aux différents sites, toutes les étapes d’intervention du sauvetage du béluga de Nepisiguit ont pu être complétées. Nous en sommes très heureux. Toutefois, nous sommes conscients que la survie à long terme du béluga n’est pas assurée. Le suivi continuera.

Le 2 juin, la MARS recevait un appel comme quoi un béluga se trouvait dans la rivière Nepisiguit. © Pêches et Océans Canada
Le béluga semblait en bonne santé, malgré quelques diatomées sur sa peau. © Pêches et Océans Canada
8 juin. Le béluga a été survolé par drone pour avoir une meilleure idée de sa condition physique.© Marine Animal Response Society
12 juin. Le béluga lève un oeil au-dessus de l'eau. © Marine Animal Response Society
16 juin. L'équipe de capture se réunit avant l'intervention. © Whale Stewardship Project
L'équipe se tient prête à tenter une première méthode de capture. © Whale Stewardship Project
Une nouvelle méthode est utilisée pour la capture. © Whale Stewardship Project
Le béluga est transporté hors de l'eau vers le camion qui le mènera à l'aéroport de Bathurst. © Whale Stewardship Project
© Whale Stewardship Project
© Whale Stewardship Project
Le béluga part en avion vers Rivière-du-Loup © Whale Stewardship Project
© Pêches et Océans Canada
Le béluga reçoit des soins au port de Gros-Cacouna @ GREMM
© GREMM
Le béluga est relâché à deux milles marins de Cacouna @ GREMM
© GREMM
Les points représentent la position du béluga entre 17h et 22h, heure du Québec @ GREMM

La dernière position reçue date d’hier, 15 juin, vers 10h pm, heure du Québec. Les différentes positions reçues montrent que le béluga nageait, donc selon les informations dont nous disposons, il était en vie à ce moment. Il est possible que nous n’ayons pas de nouvelles positions avant la fin de la journée. Aucun bateau de recherche ne sera sur l’eau aujourd’hui.

Voici la vidéo filmée par drone de la remise à l’eau du béluga.

Vous pouvez voir que le béluga n’est pas très vigoureux au départ, mais qu’il reprend de l’énergie dès sa respiration de l’autre côté du bateau. Sur son flanc droit, on peut voir l’émetteur satellite.

Au terme d’une longue journée d’opération pour la relocalisation du béluga en cavale dans la rivière de Nepisiguit par l’estuaire du Saint-Laurent, l’équipe d’intervention peut maintenant annoncer que le béluga nage librement dans son aire de répartition d’origine. Toutes les étapes de l’opération sont maintenant terminées. Les équipes rentrent à leurs ports respectifs, soulagés d’avoir vu l’animal nager et respirer dans le fleuve, mais encore conscients que la survie du béluga n’est pas totalement assurée. Un suivi de l’animal est et sera effectué.

Dès l’aube, les équipes se sont mis en place à chacun des sites d’intervention, soit la rivière Nepisiguit, l’aéroport de Bathurst, l’aéroport de Rivière-du-Loup et le port de Gros-Cacouna.

Le jeune mâle a été capturé en matinée par une équipe formée de Pêches et Océans Canada et de la Marine Animal Response Society aux alentours de 12 h, heures des maritimes. La capture n’a pas été aisée. Lorsqu’elle a été réussie, des vétérinaires issus de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, du Vancouver Aquarium et du Shedd Aquarium ont effectué des tests sur l’animal afin de vérifier sa condition avant son déplacement. Les vétérinaires avaient un pronostic réservé sur son état. Il avait bu beaucoup d’eau douce et il était amaigri. Une relocalisation s’avérait nécessaire pour sa survie à très court terme.

Durant le transport par camion et par avion, l’état du béluga est resté stable. Le béluga est arrivé à 13 h 30 à Rivière-du-Loup, heure du Québec. Il a été transporté sans délai au port de Gros-Cacouna. Après la pose d’une balise satellite, des prises de sang et une biopsie, l’animal a été descendu par grue sur un ponton submergé, annexé au bateau de recherche du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins, le Bleuvet. Dès le contact avec l’eau salée, l’animal a eu une meilleure respiration, plus calme et espacée.

Une équipe de Parcs Canada a patrouillé en mer au cours de la journée afin de repérer les troupeaux de béluga. Le Bleuvet a rejoint l’Alliance, le bateau de Parcs Canada, auprès d’un troupeau composé de jeunes et de femelles à deux miles nautiques du port. À 16 h 54, le béluga a été libéré dans l’estuaire du Saint-Laurent. Durant la première séquence respiratoire, le béluga nageait au ralenti. La deuxième séquence respiratoire était énergique, il était en compagnie de petits bélugas gris, donc des juvéniles. L’équipe a pu entendre le béluga émettre des cris par un hydrophone. Depuis, l’équipe a perdu le contact visuel avec l’animal, mais reçoit des positions de la balise satellite. Au cours des prochaines heures et des prochains jours, un suivi du béluga à distance sera effectué. Il est espéré que le béluga soit intégré dans un groupe de congénères.

L’équipe rentre au port encouragé, mais conscient qu’il reste plusieurs défis pour le béluga.

Rappel des événements

  • 2 juin, la Marine Animal Response Society recevait le signalement d’un béluga en cavale dans la rivière Nepisiguit, près de Bathurst, au Nouveau-Brunswick.
  • 7 juin : Le béluga ne peut plus sortir par lui-même de la rivière. Le plan de déplacement se prépare
  • 8 juin : Des experts de Pêches et Océans Canada et de la Marine Animal Response Society sont sur les lieux pour évaluer les différentes options pour le déplacement.
  • 9 juin : Dévoilement du plan de relocalisation du béluga vers le Saint-Laurent. Il aura fallu six jours pour réunir le matériel, les ressources humaines, la bonne vitrine météo et tous les éléments nécessaires à l’intervention.
  • 15 juin : jour de l’intervention

Nous remercions chaleureusement tous les participants et participantes à l’intervention :

Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins, Marine Animal Response Society, Martime Marine Network Response, Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins, Équipe des Sciences, Équipe de Conservation et Protection et Équipe de Gestion de Pêches et Océans Canada région maritime et Pêches et Océans Canada région du Québec, Parcs Canada, Transports Canada, Centre de Remorquage 2000, Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, Vancouver Aquarium, Shedd Aquarium, Whale Stewardship Project, le port de Gros-Cacouna, Arrimage Québec, Aéroport de Rivière-du-Loup, Aéroport de Bathurst, les services policiers de Bathurst et de Rivière-du-Loup et tous les bénévoles sur place aux différents sites.

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13 juin: deux nouveaux observateurs prennent des données

Au cours des deux derniers jours, Cathy Kinsman et Ken Petersen du Whale Stewardship Project, ont observé le comportement du béluga solitaire. Le Whale Stewardship Project effectue de la recherche depuis 1998 sur le comportement des bélugas solitaires et sociaux hors de leur aire de répartition.

Selon les dernières observations, le béluga pris dans la rivière Nepisiguit mesure probablement moins de 2,5 m et serait un jeune d’entre 2 et 3 ans.

Au cours des deux dernières journées, le béluga a adopté trois postures dans son mouvement de nage stationnaire, qu’il alterne. Le premier est une nage de surface, où la crête dorsale reste à ras les flots. À certains moments, le béluga sort un œil de l’eau, sans adopter la position précise du «spyhopping». La deuxième posture place le béluga de côté, le dos très près d’une corniche rocheuse. Du point de vue des observateurs, il est impossible de dire si la peau du béluga touche à la roche, mais il semble la frôler. À ce moment, une partie de la queue peut émerger. Finalement, la troisième nage mène le ventre du béluga vers la surface. Ce dernier comportement avait aussi pu être observé dans la séquence de drone filmée le 8 juin dernier.

Par le passé, le béluga rescapé de la rivière St. Paul avait aussi eu une période de mouvement stationnaire répétitif. Écho, aussi appelé Casper, se tenait alors à la verticale sans bouger durant de longues périodes.

Pour le moment, la peau du béluga semble être en meilleure condition qu’aux premières observations. «Il a encore quelques taches de diatomées, mais elles sont beaucoup plus petites que sur les premières photos. Elles n’ont plus rien d’inquiétant. Sa peau semble en meilleur état, plus claire, plus normale.»

Cathy Kinsman espère que l’opération se déroule au cours des prochains jours, comme prévu : «La seule chose qui m’inquiète vraiment est qu’il n’a pas l’air de s’alimenter. Nous n’avons pas vu de poissons sauter hors de l’eau près de lui, pas de signes que sa bouche est ouverte, pas de comportements ou d’indications qu’il mange. Il reste en permanence parallèle à la surface, il ne plonge pas. Son état psychologique commence à être inquiétant. S’il ne se nourrit pas, il faut vraiment que le plan s’enclenche sous peu. »

Concernant le niveau d’eau, il est encore acceptable, mais diminue peu à peu. La température de l’eau semble elle aussi correcte, mais elle devrait réchauffer progressivement aussi. «Le temps presse. Ce n’est pas encore une situation d’urgence, mais le béluga doit bouger bientôt.» Le béluga devrait être déplacé au cours de la semaine afin d’être relocalisé dans l’estuaire du Saint-Laurent.

12 juin: de nouvelles évaluations de l’état du béluga

Une nouvelle reconnaissance de l’animal a été faite aujourd’hui. L’animal semble toujours vigoureux, il nage la majeure partie de son temps dans le courant. Le directeur scientifique du GREMM, Robert Michaud, était sur place en compagnie d’Yves Morin, du ministère des Pêches et des Océans du Canada, spécialiste de la capture de bélugas dans la baie d’Hudson, ainsi que de Tim Binder, spécialiste des bélugas au sein du Shedd Aquarium et de Catherine Kinsman, du Whale Stewardship Project, un organisme spécialisé dans les bélugas solitaires et hors de leur aire de répartition.

Les informations obtenues aujourd’hui permettent de maintenir le plan de déplacer le béluga vers l’estuaire du Saint-Laurent au cours de la semaine, lorsque tout le matériel et toutes les conditions seront réunis. Durant les prochains jours, des bénévoles d’Urgences Mammifères Marins assureront une sensibilisation du public. Des agents des pêches continueront de visiter régulièrement le site. Pour sa part, Catherine Kinsman produira des observations fines du comportement du béluga.

9 juin : le béluga sera déplacé

Une tentative de relocalisation dans l’estuaire du Saint-Laurent sera effectuée pour le béluga en cavale dans la rivière Nepisiguit, au Nouveau-Brunswick. Cette décision constitue une première pour les bélugas du Saint-Laurent. L’expérience est jugée risquée, mais elle pourrait ouvrir de nouvelles perspectives en conservation et en sauvetage. La délicate intervention réunit des experts de la Marine Animal Response Society (MARS), le ministère des Pêches et des Océans du Canada (MPO), du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins, du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), du Shedd Aquarium de Chicago et de l’Aquarium de Vancouver.

Un béluga qui pourrait en sauver plusieurs autres

Après l’analyse des différentes options, l’équipe d’experts conclut qu’il faut déplacer l’animal pris dans la rivière. Ils ont choisi de tenter sa réintroduction dans le Saint-Laurent, son lieu présumé d’origine.

«Même si chaque étape comporte son lot de risques, tous les experts réunis autour du projet croient que le jeu en vaut la chandelle. La situation des bélugas du Saint-Laurent étant menacée, le sauvetage et la réintroduction d’un seul individu pourraient avoir un impact sur la survie à long terme de la population», estime Robert Michaud, directeur scientifique du GREMM.

Afin de suivre ses mouvements et de mesurer le succès de l’opération, une balise satellite sera posée sur l’animal. Au final, si chaque étape se déroule bien, la réintroduction dans le milieu d’origine pourra être utilisée à nouveau pour d’autres cas de mammifères marins en voie de disparition égarés et en situation de danger.

Un plan en trois étapes

Au cours de la prochaine semaine, lorsque tout l’équipement nécessaire sera réuni, l’opération qui devra être effectuée le plus efficacement possible (en moins d’une journée) sera lancée.

D’abord, les équipes de la MARS et du MPO procèderont à la capture de l’animal. Le béluga sera amené jusqu’à l’embouchure de la rivière, où sa condition sera réévaluée.

Par la suite, une équipe du Shedd Aquarium , sous la supervision du vétérinaire Stéphane Lair, transportera par camion réfrigéré le béluga vers l’estuaire du Saint-Laurent. Le Shedd Aquarium possède une expertise en déplacement routier sécuritaire de mammifères marins.

L’équipe du GREMM procèdera finalement à la remise à l’eau dans un lieu hautement fréquenté par les bélugas. Les intervenants ont bon espoir que le béluga de Bathurst pourra rapidement socialiser à nouveau avec des comparses de son espèce, une partie hautement importante du plan de sauvetage. En effet, lors d’autres cas de bélugas en cavale, l’histoire a souvent connu une fin tragique. Étant des animaux très sociaux, les bélugas ont tendance à entrer en interaction avec les humains et les embarcations lorsqu’ils sont isolés de leur groupe. Dès lors, les risques d’accident sont décuplés et malheureusement fréquents.

Apprendre du passé

En 2001, trois bélugas se sont pris dans une rivière en Basse-Côte-Nord. Deux des trois bélugas sont morts d’inanition avant toute intervention humaine, malgré qu’ils fussent dans une fosse à saumon. Par la suite, le troisième béluga a été déplacé jusqu’à l’embouchure de la rivière, dans la baie. Il a ensuite été vu dans un village de Terre-Neuve, où il entrait de plus en plus en interaction avec les pêcheurs et les navires. Quelques jours plus tard, l’animal était finalement décédé d’une collision avec une embarcation.

Avec le cas du béluga de la rivière Nepisiguit, les experts réunis espèrent réussir une réintroduction dans une population de bélugas pour s’assurer de la survie à long terme de l’individu. Même si chaque étape comporte des risques, l’inaction, elle, assure le décès de l’animal.

8 juin : béluga en cavale: le plan se prépare

Après évaluation des experts sur le terrain et le visionnement des images prises par drone de l’animal, l’analyse de la situation se poursuit. Pour l’instant, le béluga en cavale semble en bonne santé, mais un séjour prolongé en eau douce et peu profonde peut être dangereux. Différentes options sont évaluées pour déplacer l’animal. Vous pouvez voir ici des extraits de la vidéo filmée par drone ce matin du béluga.

7 juin: Un béluga en cavale près de Bathurst, Nouveau-Brunswick

Un béluga solitaire dans la rivière Nepisiguit, près de Bathurst, au Nouveau-Brunswick a été signalé le 2 juin à la Marine Animal Response Society (MARS), l’organisme responsable des interventions pour les mammifères marins échoués ou en difficulté pour les provinces maritimes. La rivière Nepisiguit, qui est reliée à la baie des Chaleurs, a maintenant un niveau trop bas pour que le béluga puisse rejoindre le large par lui-même.

Une équipe composée du MARS, du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins, du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins, du Whale Stewardship Project et de l’Institut Maurice-Lamontagne de Pêches et Océans Canada évalue les possibilités d’intervention. Avant toute action, les chercheurs et chercheuses sur place doivent s’assurer de l’état de santé de l’animal.

Puisque le béluga est une espèce protégée par la Loi sur les espèces en péril, il est interdit de le déranger, de le harceler ou d’intervenir sans permis de quelque façon que ce soit. Le public est invité à conserver ses distances avec l’animal.

Pour le moment, on ne sait pas si le béluga appartient à la population du Saint-Laurent ou à celle de l’Arctique.

Inhabituelle, mais pas exceptionnelle

Ce n’est pas la première fois qu’un béluga solitaire est vu hors de son aire de répartition habituelle. En 2015, pas moins de quatre cas avaient été répertoriés, en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, sur la côte est des États-Unis et même en Angleterre. Vous pouvez les découvrir dans les archives de Baleines en direct. D’autres observations hors de l’ordinaire surviennent parfois. L’été dernier, un narval avait été vu en compagnie de bélugas dans le Saint-Laurent.

Actualité - 20/7/2018

Marie-Ève Muller

Marie-Ève Muller s’occupe des communications du GREMM depuis 2017 et est porte-parole du Réseau québécois d'urgences pour les mammifères marins (RQUMM). Comme rédactrice en chef de Baleines en direct, elle dévore les recherches et s’abreuve aux récits des scientifiques, des observateurs et observatrices. Issue du milieu de la littérature et du journalisme, Marie-Ève cherche à mettre en mots et en images la fragile réalité des cétacés.

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