C’est normal, c’est le domaine des géants.
C’est pourquoi il nous faut parcourir énormément de terrain pour retrouver ces baleines. Il faut y être souvent et longtemps. Quelques fois, elles sont assez nombreuses et dispersées et d’autres fois assez concentrées, mais on ne sait jamais où les retrouver. Heureusement, depuis plusieurs jours, les conditions de mer ont été excellentes et nous ont permis de couvrir beaucoup de terrain… à notre échelle, bien entendu.
Pourquoi les retrouver ? Pour permettre aux chercheurs, aux biologistes et scientifiques de connaitre leurs déplacements, les identifier, en connaitre davantage sur leurs comportements, particulièrement leurs aires d’alimentation, afin de les protéger.
J’ai fait trois sorties dans la dernière semaine, trois sorties de plus de 90 milles nautiques (165 km) de 10 heures chacune, dans l’estuaire maritime. La première a été décevante, aucun grand rorqual. J’ai effectué les deux suivantes avec le biologiste David Gaspard de la Station de recherche des iles Mingan. Lors de ces deux sorties, nous avons documenté trois rorquals à bosse, sept rorquals bleus et deux rorquals communs, concentrés dans des aires d’alimentation connues.
Elles semblent très calmes et satisfaites dans ces secteurs riches en krill.
Chaque fois, elles nous émerveillent par leurs démonstrations de puissance, de souplesse et de grâce. De ces sept rorquals bleus observés, un lors de la première sortie (c’était Crinkle) et six lors de la deuxième, il y en avait trois qui sortaient la queue en plongeant (en anglais, on dit fluker). Ce comportement nous laisse croire que ce sont de grosses femelles. C’est le cas de Phoenix qui était du groupe, mais les autres restent à identifier ou à cataloguer comme première observation dans le golfe.
Voici quelques photos des dernières sorties.