Après un hiver assez doux, le fleuve, dont certains secteurs ne se couvrent de glace que depuis quelques semaines alors que le printemps pointe le bout de son nez, laisse apercevoir quelques mammifères marins.
Un groupe de cétacés dont l’espèce passe toute l’année dans le Saint-Laurent a été vu le lundi 8 mars: une douzaine de bélugas sont passés devant l’ile du Bic et ont été observés depuis Cap-à-l’Original.
Dans la Baie de Gaspé, la glace se forme, ce qui permet aux phoques communs de s’y prélasser par groupes d’une dizaine d’individus depuis vendredi le 5 mars. Mais à part les bélugas, les baleines se font rares ces dernières semaines, alors ce sont surtout les phoques qui occupent nos observateurs postés le long du Saint-Laurent.
Le plus petit des phoques sur la Côte-Nord, le phoque commun est visible toute l’année dans le Saint-Laurent. Avec son corps trapu et sa tête ronde, on peut parfois le reconnaitre grâce à ses taches et lorsqu’il se hisse sur un rocher en relevant sa queue et sa tête.
Le 9 mars en après-midi, une vingtaine de phoques qui dérivaient sur les glaces face au quai de Baie-des-Sables ont été aperçus par un observateur, mais avec la distance, il n’a pas pu en identifier l’espèce. Tranquilles, ils bougeaient peu; peut-être se reposaient-ils avant de chasser le poisson ou digéraient-ils un repas.
Des naissances de blanchons à venir
À cette période de l’année, les mères phoques du Groenland qui viennent dans le Saint-Laurent donnent habituellement naissance à leur blanchon sur la banquise madelinienne. Le chercheur scientifique et chef de la Section des mammifères marins à l’Institut Maurice-Lamontagne pour Pêches et Océans Canada, Mike Hammill, étudie le comportement des espèces de phoque vivant dans le Saint-Laurent.
Il a pu observer que, sans glace, les femelles phoques du Groenland donnent très rarement naissance à leur petit sur les plages ou les iles. Si elles y sont contraintes, la mortalité est très forte pour les blanchons. Il pense donc que ces individus pourraient profiter des conditions plus favorables à la mise bas sur la banquise au large de Terre-Neuve et déserter progressivement le golfe. Les statistiques de naissance 2021 permettront, ou non de confirmer cette tendance.
Avec la fonte des glaces, les phoques prennent de plus en plus leurs aises sur les plages et le littoral rocheux. Les chances de les rencontrer sont plus nombreuses. Si vous croisez un phoque le long de la rive, laissez-lui encore plus d’espace qu’avec vos congénères humains. Les phoques sur les plages ont besoin de se reposer. Si vous croisez un phoque ou une baleine en difficulté ou mort, vous devez composer le 1-877-722-5346. L’équipe du Centre d’appels du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins poursuit son travail 24 heures/24, 7 jours sur 7, malgré le contexte de pandémie.
Une prise inhabituelle!
Alors que les adeptes de pêche blanche sont actifs au Saguenay, une prise assez inattendue a eu lieu le 6 mars. Un calmar a été pêché puis remis à l’eau après avoir fait son apparition sur les réseaux sociaux. On n’observe en effet que très peu de ces céphalopodes dans la région du Saguenay.
Différentes espèces de calmars colonisent la plupart des mers de la planète. Ils se retrouvent seulement en eaux salées et se nourrissent principalement de poissons, de crustacés et de mollusques. Bien que l’espèce de ce spécimen n’ait pas été identifiée, il pourrait s’agir d’un individu tout droit venu de l’Atlantique, attiré aux confins du Fjord en quête de nourriture. Si les proies se sont faites plus rares dans son habitat, il a peut-être dû explorer une aire de répartition inconnue pour en capturer.