Pour réussir à se nourrir à plus de 1500 m de profondeur, où la lumière est inexistante, le cachalot est doté d’un système d’écholocalisation à grande portée. Il produit des click unidirectionnels de 235 dB re 1 μPa (unité de pression sonore sous l’eau: décibels par rapport à 1 μPa), ce qui est comparable au son d’un fusil à air comprimé puissant à une distance de 0,5 m. C’est le son le plus puissant du règne animal. Selon des chercheurs du Journal of the American Cetacean Society, la force de ce son lui permettrait de repérer des céphalopodes, la base de son alimentation, jusqu’à 500 m de profondeur. Dès le début de sa plongée, il commence à envoyer des clicks sonores, localise une proie rapidement et nage droit vers elle. Plus il s’en approche, plus l’intervalle entre les clicks diminue; les sons deviennent de plus en plus rapprochés. Ces sons puissants pourraient même étourdir ses proies.
Le cachalot, comme bien d’autres espèces de baleines à dents, utilise la proéminence au-dessus de sa tête, comme le melon chez les bélugas, pour émettre des sons dans l’eau tel un sonar. Cette proéminence «hypertrophiée» s’appelle l’organe de spermaceti. Le son serait émis au bout du rostre, près de l’évent, à partir des lèvres phoniques aussi appelées museau de singe, et se transmettrait à travers l’organe du spermaceti, une «éponge» remplie d’huile, pour finalement être émis dans l’eau. On croyait autrefois que le cachalot ne pouvait pas faire d’écholocalisation et que son énorme museau servait plutôt comme organe pour gérer la flottabilité; les enregistrements sonores des cachalots révélaient alors une puissance d’environ 180 dB re 1 μPa, similaire au son du marsouin. Cependant, il faut être dans un rayon de 10° autour du devant de la tête du cachalot pour prendre connaissance de l’intensité de son click unidirectionnel.
Les dauphins, les bélugas et les baleines à bec sont aussi maîtres de l’écholocalisation grâce à leur melon situé sur le dessus de leur tête, bien que la portée et la puissance de leur système ne soient pas aussi impressionnantes que celle des cachalots. Par exemple, le Grand dauphin peut localiser des cibles à un peu plus de 110 m. Impressionnant pour un animal qui chasse près de la surface de l’eau. Des chercheurs américains auraient aussi remarqué que les sons des bélugas se propagent vers l’avant en un faisceau plus étroit et plus directionnel que celui des dauphins et ce, attribuable au melon que le béluga peut déformer en fonction de l’intensité des sons émis.
Les baleines à dents sont des animaux très vocaux. Les sons qu’elles émettent leur servent autant pour naviguer et chasser que pour communiquer entre membres de la même espèce, voire de la même famille, la cohésion sociale étant très serrée.
Pour en savoir plus sur la communication chez les baleines