L’acoustique marine au service des baleines

Jeune gradué du programme de biologie marine de l’Université Laval, Yvan Simard se lance immédiatement dans le domaine de la recherche en écologie marine. Il étudie d’abord la dynamique de population de la crevette nordique pour le compte du gouvernement du Québec puis se joint au Groupe interuniversitaire de recherche océanographique du Québec (GIROQ). Il participe alors à des études océanographiques de la baie James et de la baie d’Hudson. Au cours de son doctorat, son domaine de spécialisation se précise. Il cherche à développer des méthodes utilisant les sons pour étudier l’organisation en trois dimensions du zooplancton, comme le krill, qui est à la base du régime alimentaire des rorquals et de certains poissons, comme le capelan. Il a d’ailleurs pu mettre à profit ces méthodes dans le Pacifique au cours d’un stage post-doctoral à l’Institut des Sciences de la mer en Colombie-Britannique. Ce sont donc les plus petits organismes qui l’ont amené à étudier les géants du Saint-Laurent.

Depuis 1986, M. Simard est un spécialiste de l’acoustique marine au sein de l’Institut Maurice-Lamontagne à Mont-Joli. Il est d’ailleurs titulaire de la Chaire de recherche de Pêches et Océans Canada en acoustique marine appliquée aux ressources et à l’écosystème, à l’Institut des sciences de la mer (ISMER) de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR). Parmi les nombreux projets qui animent ce chercheur, il y a l’étude des différents facteurs océanographiques qui expliquent les grandes concentrations de nourriture de baleines observées à la tête du chenal Laurentien et l’étude des sons émis par les baleines. Ce dernier projet a pour but ultime de développer une méthode pour identifier et localiser les baleines et ainsi identifier les habitats critiques pour ces mammifères marins. En plus des nombreuses heures passées sur le terrain au cours de la saison estivale pour ses différents projets, des voyages à l’étranger pour donner des conférences et du temps passé à son bureau pour l’analyse des données, la préparation de rapports et la rédaction de publications, M. Simard est aussi professeur associé à l’ISMER. Il dirige d’ailleurs quelques étudiants qui font des études supérieures dans ce domaine de l’océanographie.

Les techniques utilisées par M. Simard ouvrent une fenêtre sur le monde sous-marin et sur les phénomènes qui expliquent la présence de baleines dans le Saint-Laurent.