La recherche pour la conservation
Nadia Ménard s’intéresse aux écosystèmes marins et à leur conservation. Si, au début de ses études en biologie, elle avait choisi expressément de ne pas se spécialiser sur les très populaires baleines, sa carrière au parc marin Saguenay-Saint-Laurent l’a rapidement ramenée vers elles, pour son grand bonheur. Selon la biologiste, les baleines nous renseignent sur le fonctionnement des écosystèmes et ont un pouvoir d’émerveillement qui provoque l’action en matière de conservation. Aujourd’hui une source d’inspiration, les baleines occupent une grande partie de la carrière de Nadia Ménard.
À la fin de son baccalauréat en biologie en 1990, Nadia Ménard est embauchée par Pêches et Océans Canada et étudie les poissons sur le Saguenay. Pour cette Saguenéenne d’origine, il s’agit d’un premier contact sur l’eau avec la rivière qui décorait son enfance.
Entrée en 1992 comme garde de parc au parc marin à Tadoussac, Nadia Ménard y devient biologiste marine en 1998. Cette même année, elle termine une maitrise en biologie sur les bancs de poissons pélagiques, particulièrement sur le capelan, des poissons bien présents dans les secteurs d’alimentation des baleines.
Comme biologiste en conservation, branche qui vise à réduire l’impact des activités anthropiques sur les écosystèmes, Nadia Ménard a la satisfaction de voir les impacts directs de ses recherches sur la conservation. Au cours de sa carrière, la majorité des études qu’elle a menées ont contribué à mettre en place des mesures de conservation pour les principales activités se déroulant dans le parc marin, soit les activités d’observation des mammifères marins, le transport maritime et la pêche blanche sur le fjord du Saguenay.
Les vingt dernières années lui auront permis de collaborer à plus d’une cinquantaine de projets de recherche dans la région du parc marin, portant aussi bien sur l’eau, les sédiments, les invertébrés, les poissons, les oiseaux, les phoques, les baleines, les écosystèmes marins, les embarcations que sur les humains ! Elle a également été chargée de projet sur l’établissement du Règlement sur les activités en mer et sur l’élaboration du Guide des pratiques écoresponsable pour l’observation des baleines.
Au cours des dernières années, Nadia Ménard a développé une petite obsession: comprendre pourquoi le nombre de rorquals vus à la tête du chenal Laurentien a diminué. Parmi les hypothèses se trouvent les changements dans la répartition des bancs de poissons et de krill, qui soutiennent la grande biodiversité de la faune marine au parc marin. Elle étudie donc «les plus petits pour comprendre les géants».