Le mathématicien qui aimait la voile
Il est des rencontres qui changent une vie. Hal Whitehead venaient de terminer ses études en mathématiques à Cambridge, en Angleterre et ne se destinait nullement à l’étude des cétacés. En 1974, lors d’une escapade en solitaire à la voile le long des côtes de la Nouvelle-Écosse (Canada), il rencontre sa première baleine, un petit rorqual. Il est fasciné et les questions se bousculent dans sa tête. Après plusieurs étés à naviguer parmi les baleines au large de la côte Est canadienne, il décide d’entamer un doctorat sur les rorquals à bosse de l’Atlantique Nord-Ouest.
Peu de temps après son doctorat, il part pour l’Océan Indien, à la recherche de cachalots. Ces animaux sociaux et mystérieux ont tôt fait de le passionner. Encore aujourd’hui, alors qu’il est professeur à Dalhousie University (Halifax, Nouvelle-Écosse), il les étudie plus que n’importe quelle autre espèce de cétacés aux Indes, au Chili, au Mexique et dans les Galápagos. Il étudie également les baleines à bec commune qui fréquentent le Gully, un canyon sous-marin au large de la Nouvelle-Écosse.
Mais il n’a pas oublié les mathématiques, bien au contraire. Son travail sur le comportement, la structure sociale et la protection des baleines l’a amené à développer des outils d’analyse sophistiqués, où ses connaissances des mathématiques, des statistiques et de l’informatique se sont avérées fort précieuses. Ces outils sont maintenant utilisés par d’autres chercheurs qui étudient les baleines.
Quant aux résultats de ses travaux, ils l’ont amené à s’intéresser à des questions d’ordre général sur la structure sociale des mammifères. Il se penche sur la transmission de connaissances et de comportements grâce aux liens sociaux entre les animaux.
Et la voile? M. Whitehead passe encore plusieurs semaines par année à bord de voiliers pour récolter des données sur les cétacés. Mais il ne voyage plus en solitaire, car l’accompagnent ses étudiants, sa compagne et parfois ses enfants.