Sur la piste des contaminants

C’est en pistant les contaminants qu’Émilien Pelletier s’est retrouvé à étudier les mammifères marins, incluant les bélugas du Saint-Laurent. Originaire de la région du Bas-Saint-Laurent, il a d’abord fait un baccalauréat en chimie à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) avant de se tourner vers la mer en complétant une maîtrise en océanographie dans le même établissement. Pour son doctorat, il a déménagé à Montréal pour étudier la chimie des organométaux à l’université McGill, puis il s’est installé à Rimouski pour entreprendre sa carrière en chimie environnementale à l’INRS-Océanologie. En 1998, il a contribué activement à la création de l’Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER) et en 2001 il a obtenu la chaire de recherche du Canada en écotoxicologie moléculaire appliquée aux écosystèmes côtiers en hautes latitudes. Le professeur Pelletier a pris sa retraite en décembre 2015, mais il est demeuré actif en rédaction d’articles et de traités sur les sciences marines environnementales.

Ses travaux de recherche ont porté sur la biodisponibilité et le transfert trophique des contaminants et leurs effets sur les prédateurs. Il s’est d’abord intéressé au mercure dans le Saguenay et aux déversements pétroliers dans le Saint-Laurent. Ses préoccupations récentes ont surtout porté sur les nanoparticules métalliques et organiques présentes dans les eaux côtières. Il a récemment publié sur le comportement environnemental et la toxicité des nanoparticules d’argent et des nanotubes de carbone. Il s’intéresse à la présence des microplastiques dans l’estuaire et le golfe Saint-Laurent et des effets potentiels sur les écosystèmes marins déjà durement éprouvés par les changements climatiques.

Le professeur Pelletier prend une part active à la protection des mammifères marins en s’impliquant dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent depuis 20 ans comme membre du Comité de coordination du parc marin, un organisme de concertation qui regroupe les principaux organismes du milieu, la communauté Essipit et les gestionnaires du parc. Il préside les destinées de ce comité depuis environ 10 ans et il a contribué fortement à la publication en juin 2018 d’un numéro thématique du Naturaliste canadien portant exclusivement sur les travaux de recherche et de gestion réalisés au sein du parc marin.