Examiner les bélugas en profondeur
Le vétérinaire Daniel Martineau a développé un intérêt pour les bélugas aux débuts des années 1980 alors qu’il naviguait sur le Saint-Laurent et le Saguenay à bord de son voilier. Ces bêtes blanches qui approchaient son bateau ont piqué sa curiosité. En 1982, alors qu’il assistait à une conférence sur les bélugas donnée par David Sergeant à l’Université de Rimouski, un béluga mort s’est échoué sur la rive de Pointe-au-Père. Accompagné de David Sergeant et de Pierre Béland, c’était la première fois qu’il pouvait voir un béluga en son entier. L’animal ne portait aucune blessure, si ce n’est que des égratignures causées par le gravier et les oiseaux marins. De quoi était donc mort ce béluga? Pour M. Martineau, il n’y avait qu’une façon de le découvrir : il fallait l’examiner en profondeur. Cet événement initia un vaste projet sur les bélugas du Saint-Laurent : la récupération des carcasses et leur examen post-mortem. Cette étude qui dure depuis plus de 20 ans et à laquelle se sont joints plusieurs scientifiques, met en lumière les causes de mortalité chez les bélugas du Saint-Laurent.
M. Martineau est professeur au Département de pathologie et de microbiologie vétérinaire de l’Université de Montréal. En 1976, il a obtenu son diplôme en médecine vétérinaire, puis a fait une maîtrise à l’Université de Montréal à la fin des années 1980. Il a obtenu son doctorat de Cornell University en 1992 et est aussi diplômé du American College of Veterinary Pathologists. Son champ d’étude ne se limite pas aux maladies et aux effets de la pollution chez les bélugas du Saint-Laurent. Il s’intéresse de façon générale aux maladies de la faune et a développé une expertise en ce qui concerne les tumeurs chez les poissons.
L’investigation post-mortem de M. Martineau et de son équipe a permis de lever le voile sur l’état de santé des bélugas du Saint-Laurent, de sonner l’alarme quant à la fragilité de cette population et d’orienter les efforts de conservation.