Par : Sarah Duquette, technicienne en gestion des ressources à Parcs Canada

Aujourd’hui, mon réveille-matin a sonné à 5h30 et, croyez-moi, c’est beaucoup plus tôt qu’à l’habitude… Mais pourquoi donc un départ aussi tôt? Car nous travaillerons de pair avec la marée aujourd’hui!

Nous rejoignons notre capitaine Simon qui nous attend à bord de L’Alliance avec une bonne carafe de café fraichement préparée.  Première destination : le cap de la Tête au Chien au large de Charlevoix. C’est à cet endroit que se trouve un hydrophone que Parcs Canada a déployé au printemps, et qui depuis enregistre le paysage sonore du secteur.

Après avoir voyagé 45 minutes, nous voyons apparaître le mythique phare du Cap-de-la-Tête-au-Chien au travers du brouillard. J’aime tous les écosystèmes du parc marin, mais j’avoue avoir un petit penchant pour l’estuaire moyen avec ses falaises grandioses et ses eaux plus calmes et aux teintes turquoise.

Notre mission du jour consistera à réaliser plusieurs traits avec une sonde bien précieuse près de deux hydrophones mouillés dans ce secteur. L’appareil utilisé se nomme un CTD (Conductivity, Temperature, Depth). Il s’agit plus spécifiquement d’un assemblage de sondes mesurant divers paramètres physico-chimiques de l’eau, tels que la température, la salinité, l’oxygène dissous et la chlorophylle sur l’ensemble de la colonne d’eau.

Chaque semaine, l’équipe de Parcs Canada effectue des traits CTD dans les plus grandes profondeurs du parc marin, soit jusqu’à 325 m. Ces données nous permettent, entre autres, de suivre l’évolution de la température et de l’oxygène dissous dans les trois différentes couches d’eau de l’estuaire maritime.

Toutefois, aujourd’hui est une journée spéciale, car nous utilisons le CTD dans un tout autre but. Nous ferons des traits chaque heure au-dessus de deux hydrophones installés au fond de l’eau. Il est connu que les conditions physiques et chimiques de l’eau influencent la propagation du son. Selon le cycle de marée, ces conditions varient et modifient donc la façon dont le son voyage au travers des diverses masses d’eau.  Ces données seront utiles aux chercheurs pour l’analyse des données acoustiques enregistrées par les hydrophones.

Carnet de terrain - 3/9/2024

Collaboration Spéciale

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