Les collisions entre les navires et les cétacés sont assez fréquentes et sont une cause reconnue de mortalité des cétacés dans le monde, bien que les premiers soient plutôt bruyants et que les seconds aient une bonne ouïe. Il existe de nombreux groupes de travail qui cherchent des solutions pratiques pour aider les bateaux à éviter les collisions avec les baleines. Parmi celles-ci figurent des outils permettant d’informer les navigateurs sur la présence de mammifères marins, des solutions technologiques ou, jugées plus efficaces encore, des modifications des procédures de navigation comme la limitation du passage des navires ou la réduction de leur vitesse.
À titre d’exemple de solutions, dans l’estuaire du Saint-Laurent, des mesures pour réduire les risques de collision avec les mammifères marins ont été identifiées par le groupe de travail sur le transport maritime, le G2T3M. Les résultats de leur travail ont permis de faire adopter par les navigateurs du transport maritime, des mesures volontaires de réduction de la vitesse et d’évitement de certains secteurs avec une forte densité de baleines.
Aussi, les bateaux qui naviguent en eaux canadiennes dans l’un des habitats essentiels de la baleine noire de l’Atlantique Nord, soit la baie de Fundy, sont invités à éviter, si possible, deux zones particulièrement importantes pour la baleine noire, ou à poster des vigies à l’avant du bateau s’ils doivent absolument traverser ces zones parce que les baleines ne sont pas toujours capables de les éviter. Aux États-Unis, des avions survolent les côtes de la Géorgie et de la Floride (aire de mise bas) pour informer les bateliers des déplacements des baleines noires et les inviter à la vigilance. Dans la baie de Cape Cod, l’agence américaine d’observation océanique et atmosphérique a implanté un système d’alerte aux baleines dans le corridor de navigation menant à Boston. Des bouées sont équipées d’hydrophones capables d’entendre les appels des baleines. Si une baleine est détectée, un signal est envoyé aux navires afin qu’ils ralentissent dans ce secteur.
Dans les eaux côtières de la Californie, où le trafic est très dense, les voies maritimes et les secteurs fréquentés par les rorquals bleus de l’est du Pacifique Nord se superposent. Des chercheurs états-uniens ont aussi proposé des modifications au tracé des corridors de navigation.
Plus loin de nous encore, dans le sanctuaire Pelagos en Méditerranée, un observateur dédié consacre ses journées à détecter les animaux sur des passerelles optimisées pour éviter la collision, tandis que la technologie prend le relais de nuit; le Night Navigator utilise la technologie de l’infrarouge thermique et est équipé d’un système de détection automatique des souffles de grands cétacés.